Salma Kabbaj : « Le Maroc a pris une avance certaine dans la mise en place d’une dynamique d’innovation ouverte »
Coca-Cola et Impact Lab ont lancé la 6ème édition d’Impact Camp, un programme de soutien aux startups. L’appel à projets est ouvert au Maroc et en Tunisie jusqu’au 1er janvier 2021 sur le thème de la valorisation des déchets. Salma Kabbaj, co-fondatrice et directrice générale d’Impact Lab, nous en parle.
Challenge : Vous venez de lancer la 6ème édition d’Impact Camp. C’est quoi la particularité cette année ?
Salma Kabbaj : La 6ème édition d’Impact Camp s’inscrit dans la continuité de notre vision, qui est de construire année après année une communauté unique d’innovateurs africains engagés. Cette communauté comprend déjà plus de 130 membres dans 12 pays africains. Son objectif est d’adresser les enjeux sociaux et environnementaux régionaux. Grâce aux synergies de cette communauté qui inclut des startups, mais aussi des universités et des grandes entreprises, nous voulons accélérer le déploiement des modèles inclusifs et durables les plus performants à l’échelle régionale.
La nouveauté de cette édition est que le bootcamp se déroulera de façon 100% digitale pour répondre aux contraintes liées à la crise sanitaire en cours. Ce format digital permettra de mobiliser plus facilement les startups marocaines et tunisiennes, ainsi que des experts internationaux, notamment au sein de l’écosystème Coca-Cola, qui viendront renforcer l’accompagnement des coachs d’Impact Lab grâce à leurs expertises techniques et sectorielles.
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Challenge : Vous vous êtes alliés avec Coca-Cola pour cette édition. Pourquoi et quelles sont les retombées de cette collaboration pour les startups ?
S.K : pour cette 6ème édition, Impact Camp s’est associé au programme World Without Waste qui soutient la collecte et la valorisation des déchets dans l’industrie de la boisson. Depuis 2010, la Fondation Coca-Cola a engagé plus de 26 millions de dollars dans des initiatives de recyclage par l’intermédiaire de 57 organisations partenaires dans le monde. A travers notre collaboration, nous cherchons à accélérer le déploiement de solutions innovantes à fort impact sur tout le cycle de gestion des déchets, que ce soit en réduisant les emballages utilisés, en mettant en place un système de collecte efficace ou en créant des opportunités de seconde vie pour les emballages.
Suite à l’appel à projets qui est en cours jusqu’au 1er janvier, 10 à 15 startups marocaines et tunisiennes seront sélectionnées pour participer à un bootcamp intensif de 6 jours. Pendant ce bootcamp, les participants auront accès à des formations, du coaching opérationnel en one-to-one et des interventions d’experts pour renforcer leur business model et leur proposition de valeur. A l’issue de l’Impact Camp, un jury sélectionnera une startup gagnante qui bénéficiera d’un prix financier de 75.000 DH et d’un accompagnement de 6 mois par Impact Lab. Les startups les plus prometteuses pourront également accéder au financement Innov Invest allant jusqu’à 700.000 DH et explorer des opportunités potentielles de collaboration avec l’écosystème.
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Challenge : Avez-vous d’autres projets avec Coca-Cola pour accompagner davantage les startups marocaines ?
S.K : À Impact Lab, nous nous inscrivons dans des relations à long terme avec nos partenaires grâce à une approche focalisée sur des résultats opérationnels concrets à fort impact. Nous espérons que cette première expérience avec Coca-Cola marquera le démarrage d’une collaboration fructueuse sur la durée qui se traduira par des retombées positives à la fois pour l’écosystème régional des startups et pour la compagnie.
Challenge : Impact Lab a un pied aussi bien au Maroc qu’en Tunisie. Selon vous, qu’est ce qui différencie ces deux pays dans la manière dont les startups sont accompagnées aujourd’hui ?
S.K : La Tunisie occupe la 1ère place en Afrique pour la qualité de son environnement entrepreneurial selon The Global Entrepreneurship and Development Institute et se positionne aujourd’hui parmi les écosystèmes startups les plus dynamiques en Afrique francophone. Derrière cela, une volonté politique forte qui a permis la mise en place d’un cadre réglementaire adapté à la startup et d’un fonds de fonds dédié d’une taille cible de 200 millions d’euros. Le pays capitalise aussi sur un vivier solide de compétences avec 10.000 ingénieurs formés par an.
Le Maroc, quant à lui, a pris une avance certaine dans la mise en place d’une dynamique d’innovation ouverte, avec de plus en plus de grands groupes et d’institutions publiques qui ont pris conscience de l’importance de la collaboration avec les startups dans le cadre de leurs enjeux stratégiques. Cette dynamique offre des opportunités de croissance intéressantes pour les startups marocaines au Royaume et en Afrique.
Au-delà de nos bureaux à Casablanca et Tunis, Impact Lab déploie aujourd’hui des programmes en Côte d’Ivoire, au Sénégal et au Bénin, et a accompagné des startups originaires de 17 pays africains. Nous sommes convaincus que la force des écosystèmes d’innovation africains viendra des synergies que nous réussirons à créer entre eux, en capitalisant sur les atouts de chacun et en dupliquant les best practices à l’échelle régionale.