Samir : de nouvelles mesures qui donnent leurs fruits
Mettre l’accent sur les exportations, tout en continuant à contenir la baisse des ventes sur le marché local, tel est le pari du raffineur national. Même si ce n’est pas gagné d’avance, la Samir commence à enregistrer quelques résultats des plus encourageants.
Face à l’agressivité des importateurs, la Samir a choisi de maintenir ses parts de marché locales, mais également de doper son marché export. Ainsi, les exportations ont atteint 1,317 million de tonnes de produits divers, soit 34% de plus que l’exercice précédent. Car en 2012, les exportations du raffineur frôlaient tout juste la barre du million de tonnes. C’est dire qu’aujourd’hui, il s’agit d’une véritable stratégie que déploie la Samir pour pallier la baisse constatée sur le marché local. C’est d’ailleurs ce qu’affirme Jamal Ba Amr, le directeur général de la société. Il y a de quoi mettre l’accent sur les exportations, puisque sur le marché local, la Samir ne couvre plus que 65% des besoins. Et ce n’est pas faute d’en avoir la capacité, mais c’est surtout parce que les importateurs sont agressifs. Peut-être trop agressifs. Car, en réalité, la croissance de 34% des exportations n’a pas été suffisante pour que le chiffre d’affaires global se redresse. En effet, ce dernier a reculé de 11% pour s’établir à quelque 49,14 milliards de dirhams contre 54,95 milliards un exercice plus tôt. C’est parce que sur le marché local, le raffineur est attaqué de toutes parts, alors que la demande stagne à 11 millions de tonnes métriques. De sorte que ses ventes ont reculé de manière importante. Finalement, celui qui contrôlait la quasi-totalité du marché, il y a de cela une décennie seulement, n’en possède plus que 65% de parts. Les 35% restants sont couverts par les importateurs qui sont surtout les pétroliers possédant des stations services. C’est ce qui fait que les marges de la Samir ne font que rétrécir car, pour réussir à vendre il faut consentir un effort commercial significatif. De plus, au niveau du pourtour méditerranéen, les marges de raffinage ont radicalement baissé de 50%. Pour sauvegarder son marché, la Samir a naturellement suivi cette baisse. Au final, cette année encore, la Samir affiche un déficit qui atteint 327 millions de dirhams, soit 200 millions de plus que l’exercice précédent.
Il faut dire qu’en plus d’être touchée par les importations, la Samir traine un lourd endettement, source d’importantes charges d’intérêt. Ainsi, le résultat financier affiche un déficit de 400 millions de dirhams. Il s’agit sans doute de 266 millions de moins que l’année dernière, mais c’est ce qui contribue encore à annuler le peut de marge opérationnelle que la concurrence laisse encore au leader du secteur des hydrocarbures. C’est dire que la solution de la Samir devrait venir d’une part, de l’amélioration des ventes sur le marché local, d’autre part de la restructuration de son bilan. Heureusement, pour ces deux points, le raffineur a envoyé des signaux positifs. Puisque le lancement de son réseau de stations services constitue un rempart contre la perte de parts de marché. Durant le dernier trimestre 2013, la société de distribution de carburants qu’a créée la Samir a réalisé un chiffre d’affaires de 64 millions de dirhams. C’est très faible par rapport au volume d’affaires global, mais pour un lancement, c’est très encourageant. De plus, la Samir continue de s’approcher des distributeurs locaux pour tisser un partenariat qui lui permette de résister.
Au niveau financier, n’étant pas passé par la restructuration de sa dette auprès des banques de la place, la Samir a préféré passer par ses fournisseurs. C’est en partie ce qui a permis de réduire sensiblement les intérêts qu’elle versait à ses autres créanciers. C’est ce qui permet à la direction de la société d’être très confiante par rapport à l’avenir. D’ailleurs, selon elle, le premier semestre montre des signes plus qu’encourageants. Peut-être que le retour à la rentabilité est pour bientôt alors. n