Santé: Un rapport sans complaisance
1 médecin pour 1.038 patients, 8 lits pour 1.000 citoyens, cumul d’activités par le personnel secteur public. Le diagnostic du Centre marocain de recherches et d’analyse des politiques est accablant.
Le rapport que vient de réaliser le Centre marocain de recherches et d’analyse des politiques est sans appel. Il verse en direction d’une seule conclusion: la situation des Marocains tend à se dégrader. A commencer par la carence en personnel médical. Le Maroc fonctionne avec 1 médecin pour 1.038 patients et 1 infirmier pour 1.109 citoyens. L’autre boulet qui plombe le secteur concerne la capacité litière. Il faut compter à peine 8 lit pour 1.000 citoyens. Ce qui pourrait s’expliquer par le faible montant consacrée à ce secteur vital, à savoir 5% du budget de l’Etat. Ce niveau correspond à peine aux 8% minimum recommandés par l’Organisation mondiale de la santé. Et la liste des dysfonctionnements est encore longue. La basse des prix des médicaments n’a pas eu d’impact sur la situation financière des ménages. En effet, « les médicaments continuent à absorber 33% des dépenses des ménages », indique le rapport. Le même document fustige aussi l’exercice de la médecine privée par le personnel du secteur public. Cette pratique concerne les médecins, les infirmiers ainsi que les techniciens des laboratoires. Les dernières statistiques disponibles avaient d’ailleurs relevés que certaines cliniques tournaient avec 60 à 70% du personnel public. Ce qui explique d’ailleurs les rendez-vous pouvant atteindre 6 à 7 mois dans les hôpitaux publics. Pourtant, le texte régissant la profession interdit aux fonctionnaires d’exercer à titre professionnel une activité lucrative. Le non-respect de la règle de non cumul d’activités est passible de mesures disciplinaires comme la suspension ou le passage devant le conseil de discipline.