L'édito

Se projeter dans l’avenir [Par Jamal Berraoui]

Les 100 jours ne sont pas une tradition marocaine. Cela se comprend, s’explique. Les gouvernements étaient l’émanation du palais, qui lui, a la garantie de la permanence. Mais, depuis 2011, l’exécutif a un nouveau statut. Le gouvernement actuel est le fruit d’une alternance, non pas consensuelle, mais démocratique.

Le Chef du gouvernement s’est prêté au jeu et il a maîtrisé l’exercice. Sur le plan de la communication de Aziz Akhannouch, beaucoup de bêtises ont été écrites. L’homme ne s’exprime pas par Tweet, ne saute pas sur les micros. Pour le connaître depuis longtemps, l’auteur de ces lignes peut vous assurer qu’il ne changera pas d’optique. Aziz Akhannouch s’exprimera quand il pense que c’est utile, nécessaire et il le fera sur l’essentiel. Il ne cèdera jamais à la pression médiatique, ni au buzz. Il veut habiter pleinement son rôle constitutionnel et cela lui convient, à sa personnalité.

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Son bilan des cent premiers jours doit être discuté. Il esquisse aussi le projet de la législature, en insistant sur le concept de l’Etat social. Chacun peut se positionner en fonction de ses choix politiques. Mais, on peut regretter que les nuages qui s’amoncellent, qui peuvent se transformer en contraintes imposantes pour l’exécutif ne soient pas évoqués. Le prix du pétrole flambe, et selon JP Morgan, il pourrait osciller entre 125 et 150 dollars le baril, d’ici la fin de l’année. Il y a beaucoup de froid, mais pas de pluie, l’année agricole est foutue.

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La simplification des procédures ne dépasse pas les bureaux de l’administration centrale, on ne propose plus aucun accompagnement pour les secteurs dévastés par les décisions sanitaires et non pas la pandémie. Ce débat aurait pu avoir sa place, il s’imposera dans les semaines à venir. Nous prenons date.

 
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