Eau

Sécheresse. Retour sur le Forum mondial de l’eau de Dakar

Le Forum mondial de l’eau est la plus grande manifestation mondiale liée à l’eau. Elle a lieu tous les trois ans et rassemble des acteurs politiques clés, des chefs d’entreprise, des ONG, des donateurs et des organisations internationales pour promouvoir le dialogue et faciliter l’accès à l’eau et à l’assainissement.

Le Forum de cette année, dont le thème est « La sécurité de l’eau pour la paix et le développement », était organisé conjointement par le Conseil mondial de l’eau (CME) et le gouvernement du Sénégal. Le Forum offre une plateforme unique à la communauté de l’eau et aux principaux décideurs pour collaborer et réaliser des progrès à long terme sur les défis mondiaux liés à l’eau. Le CME, notamment à travers l’organisation des Forums mondiaux de l’eau, a fortement contribué à faire de l’eau une priorité politique mondiale.

Plusieurs milliers d’acteurs publics et privés du secteur de l’eau et de l’assainissement venus du monde entier, dont plusieurs chefs d’État et ministres, se sont retrouvés à Dakar lors du 9e Forum mondial. Cette édition se tient exactement vingt-cinq ans après la première édition à Marrakech. Après plusieurs échanges et sessions de concertation, le forum a adopté la « déclaration de Dakar », qui réclame l’adoption du droit à l’eau potable.

Cette 9ème édition s’est concentrée sur quatre priorités : 1) la sécurité de l’eau et l’assainissement ; 2) la coopération ; 3) l’eau pour le développement rural ; 4) les moyens et outils pour la mise en œuvre des réformes dans le domaine de l’eau et de l’assainissement. Le forum a également recommandé la mise en place de « plans de gestion durable et intégrée pour préserver les ressources en eau et les écosystèmes » en mobilisant les ressources financières nécessaires à la préservation de l’accès à l’eau potable aux populations. La gouvernance de l’eau, comme évoquée dans le cadre du forum, détient une dimension multisectorielle qui inclut tous les acteurs de la chaîne de l’eau: le secteur agricole, industriel, de la santé, la biodiversité, l’énergie…

Lire aussi | Le Fonds OPEP financera le gazoduc Nigeria-Maroc à hauteur de 14,3 millions de dollars

Au Maroc, l’accès à l’eau potable en milieu rural a atteint 97% en 2018. Cette performance ne réduit en rien l’impact du stress hydrique sur le pays. On s’attend à ce que le Maroc soit confronté à une importante pénurie d’eau due à l’augmentation de la demande en eau et à la réduction des précipitations induites par le changement climatique. Au cours des 30 dernières années, une sécheresse se produit en moyenne tous les 3 ans au Maroc, créant une volatilité de la production agricole qui est la principale contrainte à l’expansion du secteur. Les Marocains n’ont accès qu’à 600 mètres cubes d’eau par personne et par an, soit bien moins que les 2 600 mètres cubes dont ils bénéficiaient dans les années 1960.

Lire aussi | Dialogue social. Les détails de l’accord signé par le gouvernement, le patronat  et les syndicats

La diminution des réserves d’eau au Maroc est le résultat d’une combinaison de facteurs environnementaux, d’une forte demande et de la surexploitation des eaux souterraines pour l’agriculture. Dans un récent rapport pour l’Institut marocain d’analyse des politiques, Amal Ennabih mentionne que « la pénurie d’eau au Maroc est profondément liée à la façon dont l’eau est utilisée pour l’irrigation, qui consomme environ 80 % de l’eau du Maroc chaque année ».

Le royaume, avec ses côtes atlantiques et méditerranéennes, espère que les usines de dessalement pourront contribuer à combler le déficit, bien qu’elles soient gourmandes en énergie et qu’elles pompent la saumure dans la mer, ce qui pose des propres problèmes environnementaux.

 
Article précédent

Décès de l'ancien ministre Lahcen Sekkouri

Article suivant

Financement. Les banques participatives mettent le turbo