Semi-conducteurs : une pénurie qui impacte lourdement le secteur
La pénurie de semi-conducteurs responsable de l’arrêt de plusieurs chaînes de production chez les géants de l’automobile au rang desquels General Motors, Ford, Renault, Stellantis, se poursuit et devrait durer encore plusieurs mois, à entendre les patrons des fabricants de composants.
«Nous pilotons notre production en fonction des arrivages de pièces et de nos commandes», s’est exprimé sur le sujet un porte-parole de Stellantis. Faut-il rappeler que la production des véhicules au sein des usines du Groupe en France (notamment les plateformes de Rennes, Sochaux et Mulhouse) a vu leur cadence stopper provisoirement. Chez Renault, on estime que la crise pourrait coûter 100 000 voitures sur l’année. Toujours est-il que la firme au losange se dit en capacité de rattraper son retard dans le courant du second semestre.
Lire aussi |Réforme de la protection sociale: la loi-cadre adoptée au parlement
Aussi, certains spécialistes qui font autorité sur le marché automobile, dont IHS Market, une entreprise américaine d’information économique, tablent sur un manque-à-gagner estimé à 700 000 véhicules au niveau mondial. Soit un chiffre relativement faible au regard d’un marché global estimé à près de 90 millions de voitures par an. D’autres spécialistes du secteur sont beaucoup plus pessimistes à l’instar de Bloomberg, groupe financier américain, qui a calculé que cette crise des semi-conducteurs pourrait coûter 60 milliards de dollars à l’ensemble de la filière cette année.
Lire aussi | Coronavirus : un nouveau variant découvert en France
Toujours est-il que l’enjeu consiste à retrouver des capacités de production à tous les niveaux de la chaîne de valeur. Ainsi, le Taïwanais TSMC, qui contrôle 70 % du marché mondial de la fonderie de semi-conducteurs pour le secteur automobile, s’est engagé récemment à allouer davantage de capacités au secteur. Mais encore faut-il que les électroniciens soient également en mesure d’augmenter leurs capacités. Les sept principales sociétés d’électronique qui contrôlent 90 % du marché estiment cependant qu’il faut un an, voire un an et demi, pour construire les machines nécessaires. La crise des semi-conducteurs ne fait donc que commencer.