Interview

Sérgio Pimenta : « Nous sommes déterminés à poursuivre notre collaboration avec nos partenaires au Maroc »

La Société financière Internationale (IFC) célèbre cette semaine, ses 60 ans de présence au Maroc. Six décennies consacrées à soutenir le développement du secteur privé et la création d’opportunités et d’emplois à travers des investissements innovants et des services-conseils stratégiques. Sérgio Pimenta, vice-président d’IFC pour l’Afrique, revient dans cet entretien sur le parcours de l’institution dans le Royaume, depuis son tout premier projet mené en 1963 aux côtés de la Banque mondiale, portant sur le financement de l’expansion de la BNDE, la Banque nationale pour le développement économique, jusqu’à ses futurs engagements au Maroc. 

Challenge : IFC célèbre ses 60 ans de présence au Maroc. Quel a été son impact durant ces six décennies ?  

Sérgio Pimenta : C’est un moment historique pour nous. Au cours de ces 60 dernières années au Maroc, IFC a été précurseur sur de nombreuses initiatives qui ont aidé à renforcer le développement du secteur privé, la création d’emplois et la croissance durable. En effet, depuis 1962, IFC a collaboré avec plus de 100 partenaires nationaux et internationaux au Maroc, mobilisant et investissant plus de 3,5 milliards de dollars dans des projets pour soutenir les petites entreprises, l’industrie, le secteur agroalimentaire, le développement d’infrastructures ainsi que le secteur financier. IFC a également aidé les entreprises marocaines à conquérir de nouveaux marchés en Afrique, soutenant ainsi la politique africaine du Royaume. D’ailleurs, le tout premier projet d’IFC au Maroc, mené en 1963 aux côtés de la Banque mondiale, avait porté sur l’expansion de la BNDE, la Banque nationale pour le développement économique, pour améliorer l’accès au financement pour des milliers de petites entreprises. De même, en 2005, IFC a mis en œuvre le premier partenariat public-privé (PPP) au monde dans le secteur de l’eau avec un projet d’irrigation à Guerdane, qui a permis d’améliorer l’accès à l’eau pour les producteurs d’agrumes. Et, depuis, nous n’avons cessé d’intensifier notre soutien au développement du secteur privé, à la création d’emplois et à la croissance durable dans le Royaume.

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Ainsi, au cours des trois dernières années, IFC a investi et mobilisé plus de 733 millions de dollars en faveur d’entreprises marocaines dans les secteurs manufacturier, financier et des infrastructures afin de soutenir la création d’emplois et l’activité économique. Il va sans dire, que les six décennies d’innovations mises en œuvre par IFC en faveur du développement du secteur privé au Maroc reposent sur les relations étroites forgées avec nos partenaires des secteurs public et privé. Nous sommes fiers d’être un partenaire de confiance du Royaume du Maroc et de contribuer à renforcer le secteur privé pour en faire un véritable moteur du développement économique et social du pays. Et nous sommes déterminés à poursuivre notre collaboration avec nos partenaires au Maroc pour créer encore davantage d’impact et d’opportunités. 

Challenge : Que fait IFC pour aider les petites entreprises à accéder à un financement moins cher et plus rapide et comment peut-elle aider ces petites entreprises à faire face à la problématique des retards de paiement qui plombent leur trésorerie ? 

Sérgio Pimenta : Sur ce plan, IFC met des financements à la disposition des banques et des prestataires de service de microfinance pour aider les petites entreprises à accéder à des financements moins chers et plus rapides. En juillet dernier, IFC a signé un accord visant à accorder à Al Amana Microfinance un prêt de 8 millions de dollars qui permettra à cette institution d’élargir sa portée pour servir davantage de micro-entrepreneurs, d’entreprises informelles et d’activités génératrices de revenus au Maroc. Le financement d’IFC s’inscrit dans le cadre de son programme Base of the Pyramid, lancé en 2021 pour apporter une aide en cas de crise aux prestataires de services financiers desservant les micro, petites et moyennes entreprises. Le programme Base of the Pyramid d’IFC est une extension de l’initiative Fast Track Covid-19 d’IFC.

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IFC collabore également avec Bank Al-Maghrib, la Banque centrale du Maroc, pour soutenir une stratégie nationale de financement de la chaîne d’approvisionnement visant à alléger les pressions liées aux retards de paiement auxquels sont confrontées les petites entreprises. En parallèle, IFC a eu des discussions avec des banques commerciales, des entreprises clés, des associations industrielles, des institutions financières et des compagnies d’assurance, ainsi que d’autres parties prenantes concernées, afin d’explorer les mécanismes en termes de financement de la chaîne d’approvisionnement permettant aux petites entreprises de surmonter les retards de paiement en cas de livraison de biens ou de prestations de service. 

Challenge : Quels sont les futurs projets d’IFC au Maroc ?

Sérgio Pimenta : Je tiens tout d’abord à souligner qu’IFC soutient le Nouveau Modèle de Développement du Maroc ainsi que son engagement pour une relance verte à travers quatre domaines stratégiques favorisant une croissance économique inclusive et durable. Il s’agit de l’appui aux réformes du secteur privé, de la croissance inclusive et durable, du développement régional et du soutien à l’expansion des entreprises marocaines en Afrique. IFC accroît considérablement son soutien au Maroc en coordination avec la Banque mondiale pour accompagner le Nouveau Modèle de Développement. IFC dispose également, d’un solide pipeline de projets de plus d’un milliard de dollars pour l’exercice 2023 et d’un important programme de conseil. Je précise aussi qu’au cours des 10 dernières années, IFC a triplé ses effectifs et a largement renforcé son engagement au Maroc.

 
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