Industrie pharmaceutique

Sothema lance ses biosimilaires anticancéreux « Made in Morocco »

Au Maroc, ce sont 30.000 à 40.000 nouveaux cas de malades atteints de cancer chaque année.

Selon le ministère de la Santé, le nombre de malades atteints de cancer pris en charge est passé de 21.957 en 2009 à 200.000 en 2016. C’est dire que le chemin est encore long et parmi les insuffisances, l’accès au médicament. Les biosimilaires peuvent être une réponse. Ils ont fait leurs preuves, selon les experts, à travers le monde et permettent aujourd’hui d’avoir tout le recul nécessaire pour mesurer leur efficacité et leur innocuité. Les laboratoires marocains Sothema mettent sur le marché deux biosimilaires anticancéreux « Made in Morocco » avec des prix 30% moins chers que ceux pratiqués actuellement sur le marché. Il s’agit des médicaments « Ypeva » et « Zelva », destinés à traiter les cancers les plus fréquents au Maroc, dont ceux du sein, du col de l’utérus et du poumon. « Se lancer dans ce domaine est un grand challenge pour Sothema, et une grande fierté qu’un laboratoire 100% marocain ait l’expertise de fabriquer des produits de biotechnologie prestigieux et à haute valeur ajoutée pour le patient en termes de capacité et d’accessibilité, pour le Maroc en matière d’autonomie et de rentrées de devises grâce à la commercialisation des produits en Afrique», souligne Lamia Tazi, directrice générale des laboratoires Sothema. C’est en collaboration avec le géant russe Biocad, spécialisé dans la fabrication des biosimilaires, que le groupe pharmaceutique marocain va fabriquer ces médicaments innovants issus de la biotechnologie pour le traitement du cancer et à des prix très compétitifs. Pour rappel, ce partenariat avait été signé le 14 mars 2016, lors de la dernière visite royale en Russie.

187,9 millions de DH de CA à générer avec les biosimilaires
Sothema, qui a déjà obtenu les autorisations de mise sur le marché des traitements anticancéreux à base de biosimilaires suite à un transfert de technologie de la part de la société russe, a dévoilé les grandes lignes du projet et sa stratégie le 30 novembre 2017. Le projet de fabrication des biosimilaires par Sothema est un projet de type « Pionnier » qui s’étale sur un horizon de 5 ans. Durant cette période, Sothema va se positionner sur le Business Modèle « Fill and Finish » : importation de matières biotechnologiques, formulation, conditionnement et commercialisation des produits au Maroc. De nombreux investissements principalement pour l’aménagement de la ligne de production, l’acquisition des machines et la réalisation des études cliniques sont prévus. Au total, environ 67,9 millions de DH seront déboursés (36 millions de DH pour le matériel et 31,9 millions de DH Immatériel). L’usine de fabrication de bio similaires de Sothema est étalée sur une superficie de 2500 m2. Le groupe pharmaceutique passe ainsi à 7 unités, dont 6 installées à Bouskoura et une autre à Ain Sebaâ, ce qui représente un total de 90.000 mcouverts.

Hormis le marché local, Sothema a pour ambition d’exporter ces médicaments biosimilaires vers les pays africains. D’ici 2020, le groupe marocain prévoit la réalisation d’environ 187,9 millions de DH, dont 37,5 millions de DH à l’export, avec à la clé la création de plus de 100 emplois directs. Pour le management de Sothema, outre le volet social du projet qui permettra d’offrir aux Marocains un médicament de dernière génération, à un prix nettement inférieur à celui du marché, la fabrication locale par Sothema permettra, le passage du Maroc d’un importateur distributeur de produits d’oncologie à un industriel fabricant à part entière pour le service, dans un premier temps, du marché national et après des marchés africains. Sur le plan macroéconomique, la fabrication des produits de biotechnologie permettra de contribuer à l’amélioration de la balance commerciale et au renforcement de l’indépendance du système de santé marocain.

Pour les cinq prochaines années, le chiffre d’affaires estimé est de quelque 46 millions de dollars pour le marché privé national (au moins l’équivalent du même chiffre pour le marché africain), ce qui constitue actuellement un impact direct sur l’entrée et la sortie en devises du Maroc.

 
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