Les actionnaires de Sotralait se démènent, en ce début 2016, pour éviter que  leur aventure économique ne tourne court ! En effet, en difficultés financières depuis plusieurs années, cet acteur régional basé à Kénitra et connu pour ses marques Labany, Ourti et Yam, vient de décréter l’arrêt d’activité pour éviter de creuser davantage les pertes mensuelles. Aussi, ce sont près de 150 emplois qui sont aujourd’hui menacés de disparation si l’entreprise, étouffée par un endettement insoutenable, n’arrivait pas  à lever 20 à 30 millions de dirhams nécessaires pour remettre à flot les comptes et financer un plan de restructuration.
Il faut dire que malgré l’investissement dans une unité flambant neuve en 2009 (sept ans après la création), l’intégration partielle en amont dans l’élevage de vaches laitières et l’élargissement de la gamme à toute la panoplie des produits dérivés du lait que sont le yaourt ferme, le lben, le yaourt à boire, le raïbi, le yaourt brassé, le lait fermenté aux arômes de fruits et le beurre traditionnel, Sotralait n’a jamais pu s’imposer en dehors de son périmètre régional dans le circuit traditionnel, ni faire une réelle percée dans le circuit de la GMS (qui est aujourd’hui une locomotive des ventes). Rappelons que les deux dernières années (pour ne citer que les cas les plus récents), ont connu des déroutes chez au moins deux acteurs laitiers : Monlait (acteur de Berkane qui a mis la clef sous le paillasson en fin 2013 malgré le soutien du Fonds de l’Oriental) et BestMilk (opérateur basé à Marrakech qui ne doit son sauvetage en 2014 qu’à la mise en place, sur instructions royales, d’un tour de table de restructuration incluant Anouar Invest, Crédit Agricole et le fonds Nebetou).