Standard&Poor’s plus optimiste que la Banque Centrale
En effet, l’agence de notation Standard&Poor’s (S&P) a maintenu la note du Maroc à BB+, dans son classement économique et financier, avec une perspective stable. C’est une bouffée d’oxygène pour le gouvernement, à la veille de la version finale du projet de loi de finances de la prochaine année, qui devra bientôt être soumis au conseil de gouvernement, avant d’être déposé au Parlement.
Dans son dernier rapport, S&P vient de confirmer sa position sur la solidité des fondamentaux de l’économie marocaine, en prévoyant un taux de croissance de 1,4%, contre un taux de croissance de 0,8% annoncé il y a quelques jours par Bank Al-Maghrib (BAM). De même, l’agence de notation prévoit un taux d’inflation à 5,9%, pour l’année, et un déficit budgétaire à 5,6% pour la même période.
Une projection bien plus optimiste que celles de BAM ou du Haut-Commissariat au Plan. À l’horizon 2025, l’agence de notation table sur un taux de croissance supérieur à 3,4%, un recul du taux d’inflation à 2% et un déficit budgétaire progressivement ramené à un taux de 4%.
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La différence devrait provenir principalement du fait que l’approche S&P s’appuie essentiellement sur des données et des variables liées au contexte économique international. Au niveau de l’économie marocaine, l’agence, basée à New York, évoque, parmi les points forts, le programme de réformes structurelles qui devrait concilier une croissance économique plus inclusive, avec une réduction progressive des déficits jumeaux (budgétaire et compte courant).
S&P a aussi pris en compte les mesures conjoncturelles, prises par le gouvernement en vue d’alléger l’impact des pressions inflationnistes d’origine externe sur l’économie en général et sur les ménages en particulier. Ainsi, S&P rappelle la suspension des droits d’importation sur le blé, la mise en place d’un dispositif d’appui direct aux professionnels du transport routier des personnes et des marchandises, le plan d’urgence pour soutenir l’agriculture fortement impactée par la sécheresse, ainsi que l’ouverture de crédits supplémentaires pour couvrir les charges de compensation afférentes au gaz butane, au sucre et à certaines céréales.
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L’agence de notation a surtout mis en avant les réformes structurelles entamées. C’est notamment le cas de la réforme du système de protection sociale en vue de généraliser la couverture médicale, les allocations familiales, l’indemnité de chômage et la pension retraire. Sans oublier les mesures favorables aux investissements dans les énergies renouvelables, la digitalisation et, de manière générale, la modernisation du cadre institutionnel, administratif, juridique et réglementaire.
Par ailleurs, parmi les aspects les plus positifs, S&P a mis l’accent sur la performance des exportations, la reprise du secteur du tourisme, les transferts des MRE en hausse continue, les investissements directs étrangers (IDE) qui se sont maintenus à un bon niveau, et le niveau satisfaisant des réserves de change. De même, le portefeuille de la dette garde une structure favorable (presque 78% de la dette du Trésor libellée en dirhams, le reste étant libellé en devises couvertes de conditions favorables) avec des risques faibles en variation de taux d’intérêt.
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En définitive, S&P, ayant une perception plus affinée des évolutions de l’économie mondiale, s’appuie principalement sur les réformes structurelles engagées par le Royaume pour expliquer la forte résilience de l’économie marocaine, avec une évolution favorablement perçue au cours des prochaines années, malgré l’accroissement des incertitudes.