Terrorisme et ignorance : un couple infernal
Un attentat barbare, ignoble, celui de la décapitation d’un enseignant d’histoire, qui a montré les caricatures de Charlie pour illustrer son cours, a déclenché une furie indescriptible, où la raison se perd.
Sur toutes les chaînes, on demande l’interdiction du Salafisme. Dans le pays des droits de l’homme, on réclame l’interdiction d’une pensée. Mohammed Abdouh, qui a écrit après une année en France « Ils n’ont pas de musulmans, mais l’Islam y est présent, alors qu’en Egypte nous sommes des musulmans et l’Islam n’y est pas », pour souligner les valeurs de liberté, d’équité, serait aujourd’hui un terroriste en puissance. Allal El Fassi, Cheikh El Islam, Belarbi El Alaoui aussi. Personne ne fait la nuance entre la Salafya et la Salafya Jihadia.
Lire aussi| Casablanca : les restrictions de nouveau prolongées
De l’autre côté, il faut voir les bêtises proférées. « Les musulmans de France sont traités comme ceux de la Bosnie » juste parce que les lois françaises admettent la liberté du blasphème. L’extrême droite boit du petit lait, ses idées ont gangrené la société, elles sont en surnombre sur tous les plateaux. Alors demander la déchéance de nationalité, la fermeture de mosquée, l’interdiction du voile dans les rues, n’est plus suffisant.
Maintenant, Eric Zemmour se permet de dire « l’Islam est incompatible avec la république, la preuve c’est que la quatrième génération n’est toujours pas intégrée. Ceux qui ne veulent pas s’assimiler, changer de prénoms, doivent quitter la France ». Sauf qu’il y a 8 Millions de Musulmans en France. A ce niveau, l’ignorance crasse devient impossible à entendre. Elle ne fait que renforcer le sentiment d’exclusion, largement exacerbé par les régressifs, parce que le peuple français n’est pas raciste, et constitue un terreau.
Lire aussi| Casablanca Finance City : tout ce qu’il faut savoir sur le nouveau régime fiscal
Combattre le terrorisme n’est pas une affaire exclusivement sécuritaire. Il faut faire en sorte de désamorcer la guerre des civilisations. D’abord, en éradiquant l’essentialisation de la réflexion publique. Ensuite en essayant de connaître les civilisations avant d’envoyer des qualificatifs à l’emporte-pièce.