Tesla : la semi-remorque électrique et la Roadster 2 dévoilés
Après avoir révolutionné les voitures électriques, Tesla s’attaque à une nouvelle frontière du transport routier « vert » et a dévoilé jeudi 16 novembre 2017 une semi-remorque aux lignes futuristes, ainsi qu’un nouveau prototype pour sa voiture de sport Roadster.
La nouvelle génération de Roadsters, la voiture de sport prisée des stars de Hollywood, coûtera au moins 200.000 dollars et disposera d’une autonomie de près de 1000 km (620 miles). La Roadster 2 devrait être disponible à partir de 2020.
« Nous avons conçu le camion Tesla pour qu’il soit (aérodynamique) comme une balle », a déclaré Elon Musk, le patron de Tesla, lors d’une soirée à Hawthorne (Los Angeles, Californie), où se trouvent les bureaux de design du constructeur et le siège de la société d’aérospatiale qu’il a également cofondée, SpaceX. La nouvelle semi-remorque aux 4 roues indépendantes et autant de moteurs détonne par rapport aux camions traditionnels par ses lignes épurées et son avant évoquant les trains à grande vitesse, sa carrosserie aux couleurs mates ou métallisées. Elle accélère de 0 à presque 100 km à l’heure en seulement 5 secondes, a promis le richissime visionnaire né en Afrique du Sud. La Semi a une autonomie de 800 km (500 miles) « chargée à son poids maximum et à vitesse d’autoroute », a affirmé Elon Musk. « Comme 80% de trajets font moins de 400 km (250 miles), ça veut dire qu’on peut aller à sa destination et revenir sans recharger », a encore précisé le PDG de Tesla. « Le coût d’un camion est extrêmement important », a-t-il reconnu, assurant qu’une semi-remorque au diesel serait « 20% plus coûteux qu’un Tesla » en incluant tous les coûts y compris assurances et essence.
Pour sa part, la Tesla Semi arrive toutefois au moment où divers constructeurs comme Daimler, Volkswagen, Nikola, Einride travaillent aussi au développement de semi-remorques électriques, parfois équipés de fonctions de conduite autonome et d’un design futuriste. Les experts remarquent aussi que des poids lourds et bus fonctionnant aux énergies alternatives comme les piles à hydrogène ou le gaz naturel comprimé existent déjà.
Le constructeur n’a pas donné de détails sur les coûts ou le lieu de fabrication. Il vise fin 2019 pour démarrer la production, même si « Elon Musk n’est pas très bon pour tenir les délais », remarque Rebecca Lindland, analyste de la société de conseil automobile Kelley Blue Book. Le rythme de fabrication de la Model 3 est notamment très en retard, avec des pic de production de 500 à 1000 exemplaires par semaine sur certaines lignes de fabrication alors que l’objectif était de 5000. Pour Rebecca Lindland, les semi-remorques électriques – et plus encore avec conduite autonome – sont particulièrement intéressants pour les villes et banlieues, les entreprises avec des routes répétitives comme la poste, la société de messagerie express UPS, voire les camions de nettoyage municipal, les bus scolaires, etc. Tesla a confirmé un projet d’usine en Chine et « il y a des opportunités formidables là-bas », où les grandes villes luttent contre le smog, ajoute-t-elle.
Elon Musk a par ailleurs dévoilé un prototype de voiture de sport , la Roadster 2, qui sera la « première voiture (de fabrication industrielle) à passer sous deux secondes pour monter à 100 km/h ». Des nouveaux produits donc pour le groupe qui doit encore lancer la fabrication de ses toits solaires à la fin de cette année, accélérer la production de ses trois modèles de voitures (S, X, 3), et surtout devenir enfin rentable.