Industrie

Le textilien VFI suspend son investissement projeté au Maroc

Moins de six mois après avoir signé un protocole d’investissement avec l’Etat marocain, l’entreprise européenne de textile VFI Group décide de surseoir à son projet d’implantation au Maroc. En effet, ce groupe dont la holding de tête est basée au Luxembourg et qui dispose d’unités de fabrication de jeans au Portugal et au Cambdoge, a finalement gelé son programme d’investissement de 50 millions de dirhams porté par sa nouvelle filiale marocaine VFI Maroc, créée en septembre 2016 avec un capital de 5 millions de dirhams, et qui consiste à monter une usine à Casablanca spécialisée dans la fabrication du tissu denim

Pour l’instant, le groupe présidé par Antonio Ciardo n’a pas communiqué sur les raisons de ce revirement mais, de sources proches du dossier, il semblerait que la baisse de son volume d’affaires dans le business du textile avec son principal client, à savoir l’espagnol Inditex (pour qui il fabrique des jeans sous marques Zara et Pull & Bear) n’y soit pas totalement étrangère.

Rappelons qu’en marge de la cérémonie de présentation de la nouvelle Charte d’investissement, le 5 juillet 2016, une trentaine de patrons d’industries nationales et internationales (dont Antonio Ciardo) avaient signé des conventions pour la concrétisation d’autant de nouvelles usines devant générer théoriquement 39.007 emplois créés pour un investissement total de 7,5 milliards de dirhams. Le retrait de VFI Group vient mettre à nu la problématique du suivi desdites conventions et de l’évaluation de leurs retombées effectives. Car, s’il est de bon ton d’énumérer le nombre de conventions d’investissement signées annuellement avec l’Etat marocain en égrenant leur volume d’investissement cumulé, il est autrement plus pertinent de recenser aussi celles qui ont fini en eau de boudin, de chercher à en comprendre le pourquoi et en tirer les enseignements qui s’imposent. Cela relève du b-a.ba de toute pratique évaluative des politiques industrielles !

 

 
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