Tomate marocaine : de nouveau, la cible des producteurs et exportateurs ibériques
Décidément, le Maroc devient la cible privilégiée par excellence de la Fédération espagnole des associations de producteurs exportateurs de fruits, légumes, fleurs et plantes vivantes (FEPEX).
Sous l’impulsion et l’influence de la COEXPHAL (association régionale des producteurs de fruits et légumes d’Almería) qui lui est affiliée, cette puissante fédération nationale ibérique part en croisade contre la tomate marocaine pour la troisième fois en 2020. Si le motif est toujours le même, à savoir l’impact des exportations de tomates marocaines à bas prix vers l’Union Européenne sur les prix des tomates à Almería (principale région espagnole productrice de ce légume le plus consommé en Europe en volume, plus de 14kg par habitant par an), cette fois-ci, la FEPEX fait pression sur le ministère espagnol de l’Agriculture pour introduire auprès de la Commission européenne la mise en œuvre des clauses de coopération et de sauvegarde prévues aux articles 4 et 7 du protocole de l’accord entre l’UE et le Maroc, dont le but est de corriger toute perturbation du marché. En clair, la FEPEX réclame l’application des droits de douane additionnels à la tomate marocaine qui s’exporte vers le marché européen.
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Rien que cela ! A croire cette corporation qui annonce vouloir défendre les intérêts de ses affiliés par tous les moyens, la tomate en provenance du Maroc dont la saison se chevauche avec celle de son voisin du nord, arrive sur le marché européen à un prix très bas, ce qui a fait subir aux exportations espagnoles vers l’UE une baisse de 12%, entre octobre 2019 et avril 2020, par rapport à la campagne précédente.
Une tendance qui s’est confirmée lors du lancement de la campagne actuelle 2020-21, où le prix des tomates à Almería a plongé de façon inédite à moins de 0,15 euro/kg (soit à près de 1,5 dirham). De quoi déprimer les producteurs et agriculteurs du sud de l’Espagne et raviver leur hostilité recuite de la tomate marocaine qui, à l’issue de la campagne précédente a dépassé en exportations vers l’UE, pour la première fois de l’histoire, sa rivale almérienne avec un volume de 486.878 tonnes.