Tourisme au Maroc : chronique d’une catastrophe
Il faut arrêter de se bercer d’illusion. Les Marocains de l’étranger et les locaux ne sauveront pas la saison touristique. Puisque les classes moyennes supérieures ne peuvent pas quitter le pays, on peut considérer qu’elles se rabattront sur des destinations locales. Cela a du sens mais reste limité parce qu’elles ont des résidences secondaires.
Les hôtels de luxe vivront la catastrophe parce qu’ils sont trop chers, trop coûteux dans leur entretien. Ce n’est pas en répétant des propos infondés que l’on conjurera le sort. Le Maroc a retardé l’ouverture des frontières pour des raisons sanitaires. C’est peut-être fondé. Peut-être pas. On remarque que des pays ayant connu une épidémie plus sévère ont choisi l’ouverture et s’apprêtent à accueillir des touristes. Peut-être qu’en septembre on applaudira les autorités parce qu’elles nous auront évité une hécatombe. Mais peut-être aussi que l’on critiquera l’excès de précaution, parce qu’ailleurs cela ce sera bien passé. Personne n’en sait rien. La Covid-19 est un vrai mystère pour les scientifiques. Nul ne peut certifier que le virus est saisonnier ou qu’il va s’éteindre tout seul.
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Le tourisme doit faire l’objet d’un plan stratégique de consolidation. Il faut considérer que la saison actuelle est totalement perdue et voir comment dès cet automne, si tout va bien, le relancer. La RAM et l’ONMT auront un grand rôle à jouer. La RAM a le monopole pour le transport des MRE dans cette période. Elle en profite pour fixer des tarifs excessifs. Ce n’est pas avec une telle attitude que la compagnie nationale participera à la renaissance du tourisme.
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La plupart des hôtels restent fermés et le resteront pendant longtemps parce qu’ils ne peuvent pas travailler à perte. Les incantations, quand elles défient les lois de l’économie, sont du bla-bla.