Tourisme : les nouveaux enjeux
Le marché mondial progresse, les concurrents sont plus agressifs, le tourisme doit prendre en compte tous les changements.
Les marchés émetteurs traditionnels connaissent une véritable embellie, grâce à la reprise économique. Mais nos concurrents enregistrent des progressions plus importantes. C’est le cas de la Tunisie qui, après la catastrophe de 2015, liée au terrorisme, enregistre un taux de progression des réservations pour cet été de 25%. Les Tunisiens ont fortement baissé les prix et ont renforcé la sécurité, ce qui leur permet de récupérer leur part de marché et peut être d’ambitionner plus.
Les deux marchés émetteurs que les professionnels s’arrachent sont l’Inde et la Chine. Il y a 300 millions de Chinois qui voyagent chaque année. Nous en avons reçu 120.000 l’année dernière. C’est un tourisme particulier. L’hôtel en all-inclusive au bord de la mer, ne les intéresse pas. Ils préfèrent les monuments, la nature, l’histoire, on n’en manque pas. Une ville comme Chaouen a un vrai succès auprès de cette clientèle, ainsi que Marrakech et Fès. Le chinois ne prend pas de risque au niveau gastronomique, il préfère manger chinois. A Chaouen, ils l’ont compris ; il y a désormais trois restaurants asiatiques. C’est aussi un tourisme de groupes, très contrôlé. Cela marche avec un guide chinois, qui parle marocain. Si on veut prendre une vraie part du marché en Chine, il nous faut développer ce genre de coopération et répondre à ses contraintes.
« Il y a 300 millions de Chinois qui voyagent chaque année. Nous en avons reçu 120.000 l’année dernière »
Le tourisme est une véritable activité transversale, il concerne tous les acteurs des politiques publiques. Le chemin vers le cèdre Gourauld à Azrou a perdu tout son goudron depuis un an, ce n’est plus qu’une piste rocailleuse. Cela ne dépend même pas du ministère de l’Equipement, mais de la commune. Comment par le biais d’une fiscalité locale bien pensée, inciter les collectivités locales à encourager le tourisme et à investir ?
C’est un véritable enjeu, parce que le balnéaire ne constitue pas l’unique potentiel touristique du Maroc et que les marchés les plus prometteurs sont à la recherche d’autres produits. Le Moyen Atlas et le Sahara sont des destinations d’avenir. Mais il nous faut une vision réelle qui implique tous les acteurs, les transports en premier.