Le tourisme marocain a bien résisté malgré un contexte géopolitique et économique défavorable. Pour 2016, une stratégie de choc orientée aérien et digital a été mise en avant pour attirer 1,5 million de touristes supplémentaires dans les deux années à venir.

Dans un contexte international marqué par le terrorisme et les amalgames, la destination Maroc a tout de même bien résisté. En effet, près de 9,43 millions d’arrivées de touristes ont été enregistrées, à fin novembre 2015, soit une baisse de 0,9 % seulement par rapport à la même période de l’année précédente. Les recettes quant à elles, avoisinent les 54 milliards de dirhams à la même date. Ceci, sachant qu’en fin 2014, celles-ci étaient de 57 milliards de dirhams. Concrètement, la destination Maroc a démontré une solide capacité de résilience.

A l’Office National Marocain de Tourisme (ONMT), c’était hier l’heure du bilan 2015 et de présentation des plans d’actions 2016, en présence de Lahcen Haddad, ministre du Tourisme. Ce dernier a souligné que les actions menées par l’ONMT ont contribué à amortir l’impact du contexte international négatif avec un niveau des arrivées à peu près similaire à celui de l’année précédente. Abderrafia Zouitene, Directeur Général de l’ONMT, a déclaré que ce sont la diversification des marchés, les campagnes de communication et l’organisation de grands événements qui ont permis d’amortir l’impact du contexte défavorable de l’année touristique 2015. Les marchés allemands et anglais ont enregistré des croissances respectives de +8% et de +6%. Ce qui a permis d’atténuer la diminution que la France, premier marché émetteur, a connue depuis les attentats de Charlie Hebdo et ceux du vendredi 13 novembre.

Pour 2016, Abderrafia Zouitene a présenté deux scénarios pour améliorer l’image de marque de la destination Maroc. Le premier, placé sous le signe d’une consolidation des actions traditionnelles sur les marchés prioritaires, met l’accent sur l’Allemagne et le Royaume-Uni, des marchés dont le potentiel de croissance semble immédiat. Ce plan d’actions, dimensionné avec un budget limité, permettra de réaliser une hausse des arrivées de 1,6%, si le contexte international n’est pas affecté par de nouveaux événements.

Autre scénarii, cette fois plus volontariste, permettrait de gagner près de 1,5 millions de touristes sur les deux prochaines années. Ce plan, dont le coût additionnel est évalué à 400 millions de dirhams, est articulé autour de deux volets : l’aérien et le digital. D’abord, accélérer la stratégie de partenariat avec les compagnies aériennes et injecter 57 nouvelles routes aériennes entre le Maroc et ses marchés émetteurs. Il s’agit avec ce plan de développer les connexions avec le Royaume-Uni et l’Allemagne, mais aussi d’accélérer la diversification des marchés en particulier en Afrique, en Scandinavie, aux Etats-Unis, en Europe Centrale et l’ouverture de deux délégations en Turquie et en Inde. Pour le digital, il est question de mettre en place une stratégie de gestion de la E-réputation de la destination Maroc et d’actions structurées sur les réseaux sociaux. En effet, plus de 80% des marchés émetteurs utilisent Internet dans la planification ou la réservation de leur voyage. Pour atteindre cet objectif, la Direction Digitale de l’ONMT, une des principales nouveautés de son nouvel organigramme, sera totalement opérationnelle dès le mois de janvier 2016.