Interview

« Toutes nos filiales sont rentables »

Depuis 2009, date à laquelle Upline Group a été absorbé par le groupe Banque Populaire, les indicateurs des filiales du groupe progressent. La synergie aurait bien marché

Challenge. D’après vos résultats  globaux entre 2009 et 2012, toutes les filiales ont largement progressé. Quelle est votre recette ?
Rachid Agoumi. L’évolution remarquable  de tous les indicateurs d’Upline Group sur la période 2009-2013 est la résultante de l’effet combiné, des efforts  déployés par les équipes des différentes filiales métier du Groupe et des retombées bénéfiques de la synergie avec le Groupe Banque Populaire. Cette  progression salutaire, a été réalisée dans un environnement délicat où les métiers de la banque d’investissement  ont été très chahutés, que ce soit en termes d’opportunités d’affaires ou de volume des transactions.

C. Plus précisément, comment s’est  matérialisée cette synergie au niveau de chacune des filiales ? 
R.A. A travers une grande mobilisation des équipes d’Upline Group et du Groupe Banque Populaire, il a été possible de créer cette synergie et de créer de la  valeur pour le bien de notre Groupe et de notre clientèle. Nous nous sommes fixés comme objectif d’améliorer notre part de marché et notre rendement tout  en veillant à la qualité, à la sécurité des opérations et au professionnalisme des équipes dans toutes les lignes métier.  Nous avons développé une expertise pointue dans toutes les filiales : corporate finance, asset management, intermédiation boursière, courtage en assurance et private equity. Cette expertise reconnue sur le marché, est mise au service de la clientèle avec qui  nous développons, dans la durée, des partenariats de qualité. Ce professionnalisme et cette expertise ont fait qu’Upline Group est devenue une banque d’investissement leader et incontournable sur le marché marocain.

C. Laquelle de ces filiales a-t-elle le  plus profité de l’accès aux clients particuliers et du portefeuille Corporate de la BCP ?
R.A. Tous les métiers ont bénéficié de cette dynamique. A titre d’exemple, l’asset management, dont Upline Capital Management (UCM) a la charge, a pu lancer en 2012 plusieurs nouveaux  fonds dont un en actions, pour le compte d’un institutionnel de la place, et deux autres contractuels grand public, à capital garanti et à capital/rendement garantis – le premier s’adressant aux entreprises  et le second aux particuliers. Toutes les autres filiales, chacune dans son domaine, ont pu tirer avantage de cette création de valeur, laquelle se traduit dans les chiffres de chacune  d’entre elles.

C. Quelles sont aujourd’hui les filiales les plus rentables ?
R.A. Toutes nos filiales sont rentables. Il n’en demeure pas moins qu’en fonction des périodes, du contexte boursier, de la liquidité du marché financier, des opportunités de fusions-acquisitions…  le chiffre d’affaires et les résultats diffèrent d’une année à l’autre et ce, du fait même de la nature de chacun des métiers. Les chiffres consolidés, quant à eux, progressent régulièrement malgré  le marché atone que vous connaissez.

C. Quelle est leur part dans le résultat net part de groupe ?
R.A. La contribution de chacune des filiales se situe autour du quart du résultat du Groupe, mais il peut y avoir des petites variations d’une année à l’autre.

C. En 2009, vous avez fixé des objectifs pour multiplier par cinq le CA du groupe d’ici à 2014. Y arriverezvous ? Comment ?
R.A. Une étude a été réalisée en 2009  et effectivement à l’époque, le marché était assez euphorique. Il y a eu depuis, un retournement de tendance. En témoignent au moins trois indicateurs : le volume du marché boursier, le resserrement de la liquidité et le ralentissement de la croissance du PIB. Tout cela a eu un impact sur les revenus générés par les marchés financiers. Dans ce contexte,  Upline Group tire son épingle du jeu au vu des performances affichées. En trois ans, Upline Group a réussi à multiplier par 2,7 son Chiffre d’affaires
consolidé et ses résultats par 4,4 sous  l’effet combiné de l’amélioration du chiffre d’affaires et de la maîtrise descharges. Si l’environnement économique  général s’améliore, nous pourrons  valablement continuer notre croissance entamée en 2010.

C. Concernant l’intermédiation boursière, comment la filiale a-telle pu réaliser une hausse de 129% du CA entre 2009 et 2012 dans le contexte que l’on connaît ?
R.A. La forte croissance du chiffre d’affaires réalisé par Upline Scurities  que ce soit en 2011 ou en 2012, est le résultat de la synergie avec le Groupe Banque Populaire. Par ailleurs, Upline Securities a développé un portefeuille client diversifié Marocains et Etrangers. Ce dynamisme lui a permis de se maintenir parmi les sociétés de bourse leader de la place et d’être numéro un  du marché en 2011.

C. A propos du capital investissement, quels ont été les principaux projets investis ?
R.A. Les fonds directement gérés par Upline Alternative Investments ont réalisé des investissements dans plusieurs sociétés en développement, notamment dans les activités de bitume, d’aluminium, de distribution, d’agriculture, etc. D’un autre côté, le fonds de fonds, composé d’un portefeuille investi dans d’autres fonds d’investissement, a participé à la création et le développement  de plusieurs fonds de la place dans les secteurs de l’industrie, de l’immobilier professionnel locatif, du tourisme et de l’infrastructure. Les actifs sous gestion dans le Private  Equity dépassent les 6 milliards de DH.

C. A quand la période de désinvestissement?
R.A. La période de désinvestissement de plusieurs fonds commencera à partir de 2014, ce qui leur permettra de réaliser des plus-values  sur les cessions de leurs participations.

C. Quels sont vos projets pour l’année 2013 ?
R.A. Durant les cinq prochaines années, Upline Group continuera sur sa lancée en mobilisant davantage les ressources humaines pour plus de synergie avec le Groupe Banque Populaire. Nous serons toujours très  attentifs et exigeants sur la qualité et l’expertise des équipes pour délivrer en permanence un travail professionnel toujours aux standards internationaux.  Nous allons également travailler en direction des pays africains dans lesquels la Banque est implantée. Nous disposons d’ailleurs d’une filiale banque d’investissement AFIN – ayant  intervenu dans huit pays africains. Les synergies peuvent être intéressantes et nous réfléchirons à des montages qui peuvent se faire dans le cadre qu’offre Casa Finance City. Enfin, si la liquidité  s’améliore et que le marché boursier reprend en volume et en introductions, Upline Group poursuivra naturellement sa progression. ■

 

 
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