Transmission d’entreprise : le financement fait toujours défaut
Décidément, le financement des opérations de transmission d’entreprise reste un des parents pauvres des outils de financements mis à la disposition des PME au Maroc.
Malgré le lancement, en fin 2014, par la Caisse Centrale de Garantie Caisse du produit ad hoc Damane Transmission, les encours du système bancaire destinés au financement de la reprise d’entreprises et bénéficiant à la PME demeurent des plus timides.
Aussi, hormis quelques financements d’opérations d’envergure mises en place par les départements Corporate de quelques banques de la place et accordés à de grands groupes ou des établissements de taille intermédiaire (à l’instar du montage mis en place par BMCI en 2018 pour la prise de contrôle de CMGP par le fonds londonien DPI), les PME qui souhaitent faire de la croissance externe en recourant à l’endettement ou encore les dirigeants qui ambitionnent d’acquérir des parts majoritaires des PME qu’ils dirigent ou envisagent de diriger, trouvent rarement des financements appropriés. C’est que les banques marocaines exigent généralement bien plus en termes de garantie que le nantissement des actions de la cible et la délégation de dividendes, ce que les acquéreurs sont rarement à même d’offrir.
Censé régler ce point névralgique des garanties, le dispositif de garantie Damane Transmission a, malheureusement péché par le double plafond imposé lors de sa conception, à savoir celui de 60% du crédit bancaire. Donc à l’arrivée, près de cinq ans après sa conception, ce produit n’a bénéficié qu’à une poignée de repreneurs.