Trois chantiers prioritaires à Casablanca
Le métro aérien et le RER cherchent financement. Un nouveau fonds devra y contribuer. Le prix du ticket unique tram/bus bute encore sur la répartition des recettes entre les deux opérateurs.
Les Casablancais se demandent souvent pour quelles raisons les autorités de la ville ne décident-elles pas de construire un métro souterrain au lieu de celui qui sera aérien. C’est très certainement le coût de financement prohibitif de ce projet qui en serait la cause. Selon Mohamed Sajid, maire de la capitale économique, la construction d’un kilomètre de métro souterrain coûte un milliard de dirhams, contre 500 MDH pour celui d’un métro aérien et 200 millions pour le tramway. Les choix sont donc vite faits surtout lorsqu’on sait que le financement pose toujours problème dans des projets structurants tels que ceux-là. D’ailleurs, l’enveloppe prévisionnelle qui sera allouée au métro aérien de 15 km (desservant le Maarif, Bourgogne, la gironde, Derb Soltane, Moulay Rachid…) est de 8 milliards de dirhams HT. Il est question qu’un nouveau fonds pour le financement du transport collectif urbain y participe. C’est un projet que viennent d’acter les départements des Finances et de l’Intérieur. Mais rien n’a encore été décidé quant au montant dont il sera doté, qui le gérera et comment il sera alimenté. Les études techniques relatives à ce métro aérien sont en cours et devraient être achevées d’ici au mois d’avril 2014. A termes, il est prévu d’atteindre un trafic de 400.000 personnes/jour. Trop ambitieux ? Le conseil de la ville espère en tous les cas se pencher sérieusement sur ce projet pour le faire aboutir rapidement.
Le métro aérien, tout comme le RER, sont aujourd’hui prioritaires comparativement aux lancements des autres lignes de tramway. « Nous avons fait ce choix parce que nous avons le souci d’abord de desservir les zones à plus grande densité », dixit Sajid. Concernant le RER, qui va aller de Mohammédia vers Nouaceur, et qui va coûter la bagatelle de 11 milliards de dirhams, ses études techniques sont à un stade avancé. Des négociations sont aussi en cours avec différents partenaires pour participer à son financement. Sajid ne manque pas de souligner que les promoteurs de la ville de Zenata ou de Casablanca Finance City sont sollicités pour contribuer à son financement du fait qu’il va les desservir. Le troisième autre grand projet sur lequel se penche la mairie de Casablanca, via Casa Transport, est l’intégration du billet unique entre le tramway et les bus. Les travaux sont en train d’être achevés au niveau de M’dina Bus pour équiper les véhicules des systèmes adéquats de billettique et se mettre au diapason des pratiques dans le tramway (abonnements, cartes rechargeables…). Il restera alors à fixer le prix du nouveau ticket. Devra-t-il augmenter ? Sajid ne répond ni par l’affirmative ni par la négative. « L’objectif est d’assurer le maintien de la complémentarité. Nous devons aussi résoudre l’équation de la répartition des recettes entre M’dina Bus et Casa Tramway. Elle doit être la plus juste. Nous allons créer aussi une chambre de compensation au niveau de la structure des transports de la Commune qui assurera le bon suivi de cette répartition ».