Tunisie : Béji Caïd Essebsi, un homme d’Etat réformiste
Le président tunisien Béji Caïd Essebsi, décédé jeudi à l’hôpital militaire de Tunis, est né le 29 novembre 1926 à Sidi Bousaïd, en banlieue nord de Tunis.
Avocat de formation, Caïd Essebsi avait fait ses études juridiques à la faculté de droit de Paris jusqu’en 1950 avant de s’inscrire au Barreau de Tunis, deux années plus tard.
Militant dès sa prime jeunesse dans les rangs du Néo-Destour de Habib Bourguiba, ce dernier l’appela à ses côtés aux lendemains de l’Indépendance pour être son conseiller puis comme directeur de l’administration régionale, au ministère de l’Intérieur.
Il a été nommé ensuite directeur général de la sûreté nationale, en 1963, quelques mois après le coup d’Etat avorté contre Bourguiba avant de devenir, deux années plus tard (1965), ministre de l’Intérieur, puis ministre de la Défense, de 1969 à 1970. Il avait occupé les postes d’ambassadeur à Paris (12 juin 1970) puis à Bonn (1987).
Fin 1971, il a été suspendu de toute activité au sein de Parti socialiste destourien puis exclu purement et simplement du parti pour son ralliement à la fronde en faveur de réformes démocratiques du régime bourguibien. Il a rejoint en 1978 le Mouvement des Démocrates socialistes fondé et présidé par Ahmed Mestiri. Il a dirigé à cette époque l’organe d’expression française de ce parti d’opposition, « Démocratie ».
Béji Caïd Essebsi a été rappelé au gouvernement le 3 décembre 1980 comme ministre délégué auprès du Premier ministre d’alors, Mohamed Mzali avant de se voir confier, le 15 avril 1981, le portefeuille des Affaires étrangères. A ce titre, il s’est illustré par son plaidoyer au Conseil de sécurité de l’ONU en faveur de la condamnation internationale du raid sanglant israélien contre le quartier général de l’Organisation de libération de la Palestine à Hammam Chott, dans la banlieue sud de Tunis.
Elu député en 1989, il a présidé la Chambre des députés pendant l’année parlementaire 1990-1991 avant de se consacrer de nouveau à son cabinet d’avocat. Après la Révolution du 14 janvier 2011, il a désigné chef du gouvernement de transition jusqu’aux élections législatives du 23 octobre 2011. Il n’a pas tardé à fonder, en juin 2012, son propre parti, le mouvement de « Nidaa Tounes », celui-là même qui remporta 86 sièges à l’Assemblée des représentants du peuple aux élections législatives du 26 octobre 2014.
Le 22 décembre 2014, Béji Caïd Essebsi a été, officiellement, proclamé vainqueur du second tour de l’élection présidentielle. Il a été crédité de 55,68 pc des suffrages exprimés.