Un acteur de la filière aéronautique au bord du gouffre
Est-ce le début de la fin pour le groupe BM Electronic Systems (BMES) ?
Le spécialiste marocain du câblage électronique et des ensembles filaires (principalement destinés à l’aéronautique) fait face à de graves difficultés financières ayant entraîné des ventes judiciaires à son détriment initiées par des créanciers qui ont cumulé les impayés. Il faut dire que ce n’est pas la première fois que des fournisseurs et créanciers de ce groupe en arrivent à la justice pour faire valoir leurs droits.
Mais, depuis quelques années, l’étau se resserre sur ce sous-traitant d’équipementiers aéronautiques et ferroviaires dont le chiffre d’affaires est tombé de plus de 100 millions de dirhams avant 2010, à moins de 10 millions actuellement.
Dans la foulée d’un virage technologique réussi avec le passage de la fabrication de carte électronique traditionnelle à la carte CMS (Composants Montés en Surface), BMES a multiplié les partenariats avec des acteurs européens en créant en l’espace de deux ans, une demi-douzaine de joint-ventures dans différents domaines complémentaires à son activité historique (injection et usinage plastique, nanotechnologies, tôlerie fine…).
Cette diversification à tout va a non seulement siphonné la trésorerie du groupe, mais a aussi donné lieu parfois à des mariages éphémères et improductifs. Aussi, après avoir atteint un total de 300 personnes en 2008 (principalement employées sur le site casablancais), l’effectif du groupe est tombé à 250 employés, à fin 2013, et à moins que 100 actuellement.
Pour l’instant, rien ne filtre sur les intentions des actionnaires quant au sauvetage de BMES et des emplois aujourd’hui en jeu, mais en l’absence de réinjection d’argent frais et d’un plan sérieux de relance, la sortie de l’ornière serait des plus compromises d’autant plus que les fonds propres ont viré au rouge dès fin 2018 (-12 millions de DH).
Rappelons que le groupe BM Electronic Systems a été créé en 2000 par Guy Moraux, un ancien de General Electric qui s’est converti à l’entrepreneuriat, d’abord en France avec Groupe de Réalisations Mécaniques et Electroniques, avant de débarquer au Maroc.