Un business qui rapporte gros aux pharmacies
Paramédical. La vente des produits parapharmaceutiques peut représenter jusqu’à 60% du chiffre d’affaires des officines dans les grandes villes selon les professionnels. Avec une demande de plus en plus grandissante, les pharmaciens veulent reconquérir ce marché qu’ils ont délaissé il y a quelques années. par R.A
D ifficile de passer devant une pharmacie, à Casablanca, sans remarquer les grandes pancartes sur lesquelles est inscrite «Promotion -40% » sur tel ou tel autre produit paramédical. En effet, c’est le nouveau business florissant des officines de la métropole, et pas seulement. A Rabat, Marrakech, Tanger, et pratiquement dans la majorité des autres villes du Royaume, les produits paramédicaux ont pignon sur rue. Compléments alimentaires, produits de bien-être et cosmétique gagnent de plus en plus de terrain sur les étalages des pharmacies. Et pour cause, la demande est trop forte. «Il y a une demande importante. Et la marge à gagner sur ces produits est plus importante que sur les médicaments», explique un pharmacien à Casablanca. Selon lui, les produits parapharmaceutiques représentent plus de 40% du business de cette officine. Pour le Dr Mohamed Mikou, organisateur du Salon Para Expo, dédié aux opérateurs du secteur de la parapharmacie, l’objectif des pharmacies est de reconquérir à tout prix ce marché qu’elles ont délaissé il y a quelques années. Pour arriver à leur fin, la stratégie appliquée par les officines est claire. Appliquer une grande réduction sur les prix, de sorte à attirer un grand nombre de clientèle. Mais, l’emplacement de la pharmacie aussi est déterminant, soit qu’elle se trouve dans un quartier populaire ou qu’elle se situe sur un grand boulevard d’une grande ville. «Les ventes des produits parapharmaceutiques peuvent représenter jusqu’à 10% du chiffre d’affaires dans le premier cas, et jusqu’à 60% dans le second cas. La marge à gagner est vraiment importante », soutient Mohamed Mikou. Généralement, dans l’objectif d’afficher des promotions importantes, les pharmacies s’associent pour lancer les commandes des produits auprès des laboratoires spécialisés, présents tant au Maroc qu’à l’étranger.
7,3 milliards de DH pour les cosmétiques d’ici à 2023
L’achat groupé leur permet de bénéficier d’un pourcentage de remise assez important, entre 15% et 20% selon certains professionnels. Les produits dermo-cosmétiques (écran solaire, crèmes de protection, etc) sont les plus demandés. Il faut dire que le marché de la parapharmacie a connu une évolution considérable ces dernières années dans le Royaume. Preuve en est la multitude de parapharmacies, de parfumeries, et autres boutiques spécialisées dans la vente de produits parapharmaceutiques qui ont vu le jour ces dernières années dans les villes comme Casablanca, Rabat, Marrakech… Selon certains observateurs du secteur, l’évolution du pouvoir d’achat de la classe moyenne marocaine, explique l’engouement que suscitent ces produits. «Avant, les gens se souciaient peu des produits de beauté et de bien-être, aujourd’hui avec la montée du pouvoir d’achat, les choses ont changé », souligne un professionnel. Même s’il n’y a pas de statistiques officielles, le chiffre d’affaires annuel du secteur frôle les 500 millions de DH selon les estimations. Ce sont surtout les écrans qui font le maximum de ce chiffre d’affaires (70%). Parmi les laboratoires qui fournissent le Maroc, il y a beaucoup d’étrangers, mais des nationaux émergent également. C’est L’Oreal qui domine le marché avec plus de 50% de parts de marché selon les estimations. Viennent ensuite, le laboratoire Pierre Fabre, les laboratoires Iphaderm, une entité marocaine qui représente des laboratoires dermo-cosmétiques et parapharmaceutiques européens sur le marché national, le laboratoire BCI Cosmetics ou encore Cosmopharm, qui se partagent le reste du marché. Notons également, le laboratoire Sothema qui se positionne aussi sur ce créneau, avec le lancement sur le marché local, récemment, de sa gamme Zestra, une solution naturelle destinée aux femmes. L’industrie des produits cosmétiques, notamment, a un bel avenir au Maroc. Elle a, en effet, été intégrée au secteur de la chimie-parachimie, qui fait partie des métiers mondiaux du Maroc. Selon les prévisions du ministère de l’Industrie, le secteur du cosmétique devrait générer un chiffre d’affaires total de 7,3 milliards de DH d’ici 2023 et 3.000 emplois additionnels.