Gouvernement : un divorce consommé
La population dans sa grande majorité n’adhère pas aux décisions du gouvernement. Les parents d’élèves expriment de l’incompréhension et en arrivent à réclamer une année blanche, ce qui constituerait une vraie catastrophe pédagogique.
Le corps se rebiffe, les règles sanitaires ne sont pas respectées. Il faut se rendre à l’évidence, les gouvernants ont dilapidé le capital confiance accumulé au début de l’épidémie, c’est un exercice facile de pointer du doigt une décision, c’est trop facile parce qu’il n’y a pas de vérité scientifique et que le Maroc n’est pas le seul à effectuer des virages en fonction des données. Mais le point faible c’est la communication. L’exécutif a adopté une attitude incompréhensible, celle de prendre des décisions impromptues, sans prendre la peine de les expliquer, de les contextualiser. La plupart de ces décisions sont annoncées tardivement ; ce qui ne facilite pas la compréhension et ne permet pas l’adhésion massive.
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Est-ce qu’il est surhumain d’expliquer aux Marocains que les hôpitaux sont au bord de la rupture et que pour éviter une hécatombe, on est obligé de serrer la vis ? C’est pourtant le seul langage qui vaille, parce que c’est celui de la vérité. Tous les Marocains savent que les gens infectés sont renvoyés chez eux, non dans une ambulance mais par leurs propres moyens. La prise en charge est au minimum à ce que permet l’infrastructure. La létalité approche les 2% alors qu’ailleurs elle est à 0,5%. Il n’y a pas d’évocation de ce sujet. Les Marocains ont choisi à 80% la présence à l’école, on leur impose l’enseignement à distance, qui s’est avéré un échec.
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Beaucoup trop de secteurs économiques attendent leur tour et les petites gens ont perdu leur moyen de subsistance. Dans ce panorama, il ne faut pas s’étonner que la défiance s’installe. Elle est dangereuse parce que nous avons besoin d’une vraie mobilisation pour nous en sortir. La menace de la répression ne fonctionne pas et on l’a vu. La communication dans la transparence aurait pu nous éviter le divorce violent. Est-ce trop tard ?