Le marché marocain du BTP fait une nouvelle victime parmi les entreprises de travaux.

En effet, Thermo Darias est également entré dans la tourmente. Cette entreprise créée en 1994 et qui avait connu une très forte croissance au début de cette décennie (avec un chiffre d’affaire ayant presque triplé en trois ans pour tutoyer le milliard de DH en 2012 et un effectif de plus de 2 000 employés) vient de se déclarer en redressement judiciaire. Il faut dire que depuis l’apogée de mi-2012 où le carnet de commandes avait dépassé la barre de 1,5 milliard de DH, cette entreprise a entamé une sérieuse descente aux enfers dont les principaux ingrédients ont été les annulations de gros projets dont la société avait été déclarée adjudicataire, l’exécution de commandes avérées à perte in fine, la baisse de l’efficacité commerciale, la grogne sociale et les démêlées judiciaires avec les fournisseurs et sous-traitants. Ce qui a poussé les fondateurs et principaux dirigeants à demander le redressement judiciaire au tribunal de commerce de Salé (ville où se situe son siège social) et ce, après avoir tout tenté y compris une réinjection d’argent frais.

Rappelons que le marché du BTP au Maroc est entré dans une phase de tassement en 2017 avec plusieurs projets d’envergure dont l’ouverture de chantier avait été soit gelée à cause du retard à former l’actuel gouvernement soit repoussée aux calendes grecques. Par ailleurs, les prix dans le segment de la construction atteignent un plancher historique qui pousse plusieurs grands acteurs à faire la fine bouche et à se replier sur les chantiers à technicité plus élevée. Et pourtant des géants comme TGCC ou SGTM (dont les chiffres d’affaires respectifs sont à 2,5 et 4 milliards de DH) s’en sortent très bien grâce à une très bonne diversification métiers mais aussi à leurs premiers pas positifs en Afrique de l’Ouest.