Un nouveau Comité national en sauveur de l’innovation
Un Comité national de l’innovation et de la recherche industrielle vient de voir le jour au Maroc. Et il était temps. Le Maroc est classé 88ème en 2012 selon l’indice mondial de l’innovation. Focus sur l’origine de cette création, ses objectifs, son avenir.
Le 1er mai dernier, le secrétariat général du gouvernement a publié sur son portail un projet de décret portant sur la mise en place du Comité National de l’Innovation et de la Recherche Industrielle. Au programme, 7 articles, et une ligne directrice forte : faire du Maroc un pilier en matière de création technologique, dans le but d’impulser la dynamique d’une économie à forte valeur ajoutée, et de booster les investissements directs à l’étranger.
L’ambition de ce nouvel organisme est vaste. Les 4 objectifs clairement énoncés comprennent la production de 1 000 brevets et création de 200 start-up innovantes à l’horizon 2014, mise en place de 14 cités de l’innovation d’ici 2016, et accompagnement de 15 clusters avant 2013.
Le Comité national, qui sera présidé par le chef du gouvernement, « a pour ambition de coordonner les différentes stratégies sectorielles » selon le ministère de l’Industrie. « Une gouvernance globale semble de plus en plus urgente », d’après Mohamed Smani, directeur de l’association R&D Maroc. Les initiatives sont nombreuses, mais trop décousues. Ce dernier siègera au Comité, ainsi que des représentants des différents départements ministériels engagés dans la promotion de l’innovation : Enseignement supérieur et formation professionnelle, Industrie, Energie et Mines, Agriculture et Finances. Fait important, le secteur privé sera représenté, avec la présence notamment de la CGEM, le GPBM, et de l’Association marocaine des investisseurs en capital (AMIC). Le secteur public sera aussi présent, par le biais de l’Académie Hassan II des sciences et techniques, la CDG, et le Centre national de la recherche scientifique et technique.
Malgré un déficit en chercheurs spécialisés dans les nouvelles technologies, le Maroc a enregistré une hausse annuelle de 7% du nombre de chercheurs : ils sont aujourd’hui près de 40,000 à évoluer dans de multiples secteurs au Royaume. Question financement, le problème reste le même. Crise oblige, les projets innovants ont dû mal à convaincre les banques de les suivre. Et les rares dossiers qui obtiennent un crédit bancaire sont ceux qui peuvent présenter des garanties suffisantes de retour sur investissement.
L’innovation est omniprésente dans le monde de l’entreprise. Mieux, elle est considérée comme fondamentale pour le développement économique. Si ce comité remplit son rôle et parvient à mener à bien ses projets, c’est vers une « économie de pointe » que le Maroc se tournera.