Plusieurs amis, soit par le net, soit en m’appelant directement, protestent. Je serais devenu chauvin. Selon cette version, j’aurais insulté le peuple algérien, incité à la guerre. Probablement que je vieillis mal et que je n’arrive plus à me faire comprendre par écrit.
Je n’ai aucun ressentiment face au peuple algérien dont je supporte la tentation libertaire. Mais je n’ai que mépris pour la clique qui, au nom de la guerre de libération maintient ce formidable peuple dans une situation de servage.

J’ai une grande fierté, je suis marocain, bien sûr il y a le Makhzen, la corruption et le reste. Mais chaque fois que je me réveille, je me dis que la vie que je mène mérite d’être vécue, que le peuple qui est  le mien est respectable parce qu’ancré dans l’histoire, que mes idées, bien que minoritaires, méritent le sacrifice parce qu’elles ne visent qu’un mieux vivre pour tout le monde. Je suis fier d’être marocain, même si je peste contre la mauvaise gouvernance, les élus corrompus et la faillite des services publics.

Qu’aucun lecteur ne s’y trompe, je n’ai aucune haine envers les autres, mais un profond amour envers mon pays. Cela fait un demi siècle que l’Algérie officielle utilise ses pétrodollars pour nous empêcher de décoller. La thèse du Sahara n’est qu’un prétexte, il n’y a pas un seul dirigeant algérien, un seul citoyen qui soit convaincu par la thèse séparatiste. Mais c’est un prétexte qui nous coûte cher, quelques milliers de chômeurs de plus par an, parce que l’Etat est obligé de répondre aux manoeuvres algériennes. 
Je suis marocain, j’ai derrière moi toute une histoire, les Almohades, les Almoravides, l’Andalousie et le reste. J’ai une confiance absolue en les capacités de l’armée marocaine qui, contrairement à son appellation n’est pas celle du Roi, mais de la Patrie. Notre cause est juste, légitimée par le droit international après l’histoire. Et je devrais prendre des gants avec le régime algérien et ses soutiens  achetés ? « La vie pour laquelle on n’accepte pas de mourir ne mérite pas d’être vécue » disait Malraux. Serein, posé, mais ferme, je dis à la face du Monde que je suis prêt à tuer et mourir pour mon pays. Cela ne m’empêche pas d’être un non violent au quotidien. Ce n’est pas la soldatesque d’Alger qui va faire peur au descendant de Tariq Ibnou Zyad. C’est le sens de mon message.