Un self made man très fashion
On le prendrait aisément pour un bobo de la rive gauche, mais ce marocain pas comme les autres a préféré les chemins de traverse aux études, et le monde des affaires au salariat.
L
secret du bonheur est de prendre le bon côté de la vie, ce n’est un secret pour personne. Pourtant, Olivier Chocron est de ceux qui ont intégré ce précepte depuis toujours. Il est de ces jouisseurs qui savent faire en sorte que chaque instant compte dans leur vie, et aussi celle des autres. Dès le premier contact, il fait impression. C’est une tornade qui vibre et qui fait le tour du propriétaire de sa petite boutique en plein Maârif. Il n’est pas rongé par l’ambition, mais fait partie de ces hommes d’affaires qui savent où ils mettent les pieds. D’apparence, il a su s’entretenir et garde une certaine normalité dans sa corpulence. Il a les cheveux châtains clairs, et porte une barbe qui a, depuis longtemps dépassé les trois jours, même si elle est taillée.
Il est né en 1980, à Casablanca. Dernier né des trois enfants d’un industriel du textile, il est de la quatrième génération d’une famille marocaine de textiliens de père en fils. Son père est descendu de Tétouan en 1948, pour faire fortune à “Casa”. Déjà à l’époque, le mouvement d’indépendance est bien avancé, mais le Nord reste sous domination Espagnole. La famille Chocron, de confession hébraïque, est d’origine Andalouse, et la culture ibère les imprégnait encore. M. Chocron père apprendra le français dans la nouvelle capitale économique, qui commence alors déjà à tout dévorer sur son passage. Formé aux métiers du textile, il fera venir son propre père, le grand père d’Olivier, pour lui prêter main-forte. Au bout de plusieurs années de travail, qui s’avèrent payantes, les affaires commencent à marcher pour la famille. C’est donc dans un contexte favorable qu’Olivier voit le jour. Il fera ses premiers pas dans la vie dans un environnement protégé. Il pratique le tennis, et entame sa scolarité dans les écoles de la mission. En somme, il coule des jours heureux. Mais M. Chocron père a déjà pour ambition de passer le flambeau et d’initier son fils au monde des affaires. Dès ses huit ans, Olivier passe des journées dans l’usine familiale, s’imprégnant du monde de l’entreprise et des différentes facettes du métier. Pour le jeune Olivier, c’était d’abord amusant, mais d’un autre côté une bonne introduction à l’apprentissage de la vraie vie: “Je n’ai jamais réellement passé de stage dans l’entreprise, mais mon père avait pour souci que je connaisse le métier d’industriel. Il aime produire, voir un fil passer par toutes ses étapes pour devenir un pantalon. J’étais fasciné par le processus de production que je suivais avec attention. Lorsque d’autres industriels ont connu des écueils et se sont progressivement retirés du textile pour investir dans l’immobilier, mon père a tenu bon. Au contraire, il s’acharnait et mettait un point d’honneur à relever le défit en réinvestissant dans son usine,” analyse Olivier.
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