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Une « Botola Pro » indéchiffrable et des coachs qui en perdent leur latin

Dans un championnat national de football le pire, que tous fuient comme la peste, c’est d’avoir des matchs reportés.

En France, pour cause de gilets jaunes, des rencontres ont dû être remises à plus tard, et ce fut l’occasion de débats animés pour dénoncer l’embouteillage inextricable que cela allait provoquer, alors que dans l’Hexagone, il ne s’agit que de quelques matchs (une demi-douzaine en tout).

Au Maroc, c’est tout le contraire ; les matchs reportés s’entassent à la pelle et l’horizon de la compétition en est tout bouché. Or, quand il n’y a guère de visibilité, on a tendance à se détacher des choses, car l’intérêt du spectacle perd de son attrait. Le week-end dernier était programmée, tenez-vous bien, la 13ème journée du championnat de la Botola Pro.

Une compétition où seules deux équipes ont joué leurs 12 matchs précédents : le Moghreb Athlétic de Tétouan et Chabab Al Hoceima. Toutes les autres ont au moins un match de retard, la palme va, bien sûr, au Raja qui n’a joué que sept matchs mais qui, dès ce week-end, va rajouter un « match retard » à son escarcelle pour cause de participation aux compétitions africaines.

Or, cette année, on a quatre équipes concernées par les participations en CAF (Wydad, Raja, Hassania d’Agadir et Renaissance de Berkane), ce qui complique la programmation, d’autant plus que la FRMF, jamais à court d’un excès de zèle, a autorisé le Wydad et le Raja à participer à la Coupe arabe, il est vrai dotée d’importantes espèces sonnantes et trébuchantes, sans compter que politiquement, il est très difficile de refuser quelque chose à une compétition organisée par les Émirats arabes unis et portant le nom du regretté Cheikh Zayed Bin Soltane Al Nahyan.

Oui, mais cela n’arrange guère les affaires de notre programmation nationale et on se retrouve en cette fin décembre avec une situation inextricable et chaotique qu’il va bien falloir (comment ?) apurer pour ne pas jouer un championnat bidon, car ne reposant sur aucun critère objectif. Obstinément la compétition locale continue avec son classement tronqué, où Wydad de Casablanca, Hassania d’Agadir et Youssoufia de Berrechid se partagent le fauteuil de leader.

Mais s’il vous plaît n’applaudissez pas, cela ne veut rien dire, car si le Wydad et ses deux copains sont en tête, le Raja lanterne rouge a de fortes chances de rejoindre tout le trio dès qu’il aura mis à jour tous ses reports. N’oublions pas qu’entre les seize clubs de la Botola pro, la différence est quasiment insignifiante dans le classement. Moins de 8 points séparent les leaders du bas de tableau, alors que dans le ventre du tableau, c’est l’embouteillage.

En cause l’exceptionnel nombre de matchs nuls, et les résultats « bizarres » dans un championnat où les FAR peuvent se réveiller pour battre un FUS, seul club à avoir battu, cette saison, le Raja. Personne ne peut avancer de pronostics, des équipes peuvent rester sans compétition pendant 3 semaines, alors que d’autres en jouent 2 par semaine.

Les conférences de presse ressemblent à des murs de lamentations où les coachs essaient de faire du mieux qu’ils peuvent pour expliquer des résultats en dents de scie.

C’est le dommage collatéral d’une programmation ubuesque, lâchée à tous les vents et à tous les caprices et dont on ne voit pas l’issue.

 
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