Mohamed Guessous s’est éteint ce vendredi à midi. Le ciel marocain n’aura jamais la même luminosité parce qu’un aster est parti. Sidi Mohamed était un sociologue formé aux USA. Avec Paul Pascan, il a dirigé les travaux les plus pointus sur le Maroc. Je l’ai connu dans les années 70, parce qu’en tant que responsable de la fondation d’amitié morocco-américaine, il me proposait une bourse d’étude aux USA, bourse que j’ai refusée parce que je voulais faire la révolution.
Guessous était aussi un militant politique. Membre du bureau politique de l’USFP, il a participé à la rédaction du programme de la Koutla. Il a supervisé la tentative de mettre en place une véritable école pour les conseillers communaux. Pour l’histoire, il a joué un rôle essentiel lors du sixième congrès de l’USFP. C’est lui qui a refusé le marchandage avec Amaoui, et il a rejoint les congressistes pour leur dire « ils vous considèrent comme du bétail ».
L’homme a refusé d’être ministre, député, ou directeur d’un établissement public. Non seulement il ne réclamait rien, mais il refusait toute offre. Son credo, c’était de servir pas de se servir.
Il a longtemps été malade. Il est cependant venu assister à la séance inaugurale du 9e congrès de l’USFP. Il a ensuite refusé que le parti lui organise un hommage et a préféré celui de ses pairs de l’enseignement supérieur.  Tous les Usfpist savent qu’il a été très affecté par le comportement  de Yazghi. Ils ont souvent été sur la ligne, mais comme à son habitude, l’ex premier secrétaire l’a lâché à la première tempête, c’est ce qu’il a fait auparavant avec Badiaa Skalli et Abdelkader Baina.

Le disparu était au dessus de ces contingences. C’était un homme d’une grande qualité, qui a servi son pays et son parti de la meilleure des façons sans jamais rien demander en retour. C’était mon maître et je le pleure.