Une stratégie globale
Conscient que la logistique est un facteur déterminant de la compétitivité de son économie, le Maroc a doté ce secteur d’une stratégie nationale pour accompagner les différentes stratégies sectorielles déjà mises en œuvre, Emergence, Plan Maroc Vert, Halieutis… Spécial réalisé par badya khalid
Ambitieuse et bien intégrée, cette tratégie de développement de la performance logistique, lancée en 2010, vise à atteindre une compétitivité globale et à hisser l’économie marocaine aux meilleurs standards internationaux. En phase avec le choix irréversible de l’ouverture de l’économie marocaine, elle conforte par conséquent la place du Maroc comme gateway logistique et plateforme d’attraction de l’investissement à haute valeur ajoutée. Pour rappel, la stratégie logistique marocaine se décline en cinq axes, à savoir le développement des zones logistiques, l’optimisation des chaînes logistiques, l’émergence de logisticiens performants, le développement des compétences et la gouvernance du secteur. Dans le détail, elle vient doter le pays d’infrastructures logistiques performantes à travers la mise en place d’un réseau national de zones logistiques devant couvrir une superficie de près de 3300 ha en 2030, réalisé progressivement dans le cadre des schémas régionaux mobilisant du foncier en majorité public et conçus en concertation avec les acteurs locaux sur la base des besoins actuels et prévisionnels de ces territoires. La stratégie promet également d’accélérer la modernisation cohérente du secteur à travers des plans d’actions sectoriels d’optimisation des flux logistiques. Le troisième axe renforce les actions favorisant l’émergence des logisticiens intégrés et performants. Le quatrième, traite du plan national global de développement des compétences en logistiques et le dernier, le renforcement de la gouvernance du secteur via la mise en place d’instances dédiées, à savoir l’AMDL et l’OMCL (Observatoire marocain de la compétitivité logistique). La mise en œuvre des mesures et actions relatives à ces axes s’opère progressivement et en plusieurs phases avec des objectifs à court et moyen termes pour un déploiement complet à l’horizon 2030. Depuis son lancement, le Maroc n’a de cesse d’améliorer sa vison stratégique pour renforcer la logistique d’aujourd’hui et préparer celle de demain. L’objectif étant de l’adapter à un contexte de forte concurrence entre les acteurs et les pays, aux mutations numériques ainsi qu’aux enjeux environnementaux. Car, en plus de cibler la réduction du poids des coûts logistiques par rapport au PIB pour passer de 20% actuellement à 15% à moyen terme, la stratégie nationale logistique ambitionne d’accélérer la croissance du PIB en gagnant 5 points sur 10 ans par l’augmentation de la valeur-ajoutée induite par la baisse des coûts logistiques et l’émergence d’un secteur logistique compétitif. La stratégie planifie également, de contribuer au développement durable des pays à travers la réduction des émissions de CO2 liées au transport routier des marchandises de 35% à moyen terme.
Zones logistiques, voie optimale vers la compétitivité
La vision marocaine en logistique est une stratégie de jonction, fondamentale pour la réussite des stratégies sectorielles lancées. Entre Plan d’accélération industrielle, Plan énergétique et Plan Maroc Vert, la logistique se place en tant que plaque tournante du grand chantier économique marocain. Portant notamment sur le développement d’un réseau intégré de zones logistiques dans plusieurs villes, la stratégie logistique marocaine prévoit de réduire les coûts logistiques de 20 à 15% du PIB et partant accélérer la croissance économique de 0,5 point de PIB par an, soit 5 points de PIB en 10 ans. Ce sont donc 70 plateformes logistiques qui seront créées pour une surface de 10 millions de mètres carrés, afin d’accompagner le développement de l’industrie et du commerce. Dans ce sens, d’importants investissements ont vu le jour, donnant naissance aux premières tranches des zones logistiques. Tel est le cas pour les zones de Zenata et MITA développées respectivement par la Société nationale des transports et de logistique (SNTL) et l’Office national des chemins de fer (ONCF). Cette évolution insufflée aussi bien par le secteur public que privé, a eu un impact positif sur l’offre immobilière logistique au Maroc. En matière de développement des zones logistiques, l’année 2016 connaîtra l’achèvement des préparatifs pour le lancement de la deuxième tranche de la zone logistique de Zenata et l’annonce des appels à manifestation d’intérêt pour des projets d’aménagement de zones logistiques dans d’autres régions du Royaume. Aussi, six autres villes ont validé leurs projets d’aménagement de zones logistiques. Ainsi, Tanger, Agadir, Dakhla, Fès, Rabat et Marrakech sont les premières villes à abriter les premières zones logistiques. Elles s’ajouteront à celle de Casablanca. Trois des sept zones déjà identifiées se situent à proximité de grands ports: Agadir, Casablanca et Tanger. Toutes ces zones ont été classées comme prioritaires sur les cinq prochaines années. Le premier coup de pioche devrait même être donné dès 2016. Quatre autres ports présentent un intérêt important pour le développement d’autres zones. Il s’agit d’abord de Nador West Med et Kénitra Atlantic Port dont les travaux devraient être entamés pour l’année en cours 2016. Le premier dispose en effet d’un foncier stratégique de 4.000 ha, dont 1.500 devraient être réservés à une zone franche. Pour le second, la réserve disponible est de 2.800 ha. Les deux autres sont le nouveau port de Safi et Dakhla Atlantic port, qui ont chacun un foncier disponible de 3.300 ha.