Blog de Jamal Berraoui

Une taxe qui dérange par ( Jamal Berraoui )

L’IATA a vite fait de calculer l’impact de la taxe sur le transport aérien, sur l’économie nationale. Il doit exister un modèle pour mesurer l’élasticité de la demande par rapport au prix. Pour le reste, les emplois par exemple, je ne sais pas comment ils font les calculs.

Cependant, l’IATA c’est du sérieux, ce n’est pas une petite amicale de professionnels qui tentent de faire du lobbying. La publication de ce rapport vient confirmer, après le retrait d’EasyJet, que cette taxe est problématique au plus haut point.

Un gouvernement dont les recettes baissent, qui doit ou veut réduire ses déficits et qui, en même temps ne peut réduire ses dépenses au-delà d’un certain seuil, c’est le cas de beaucoup de pays. Il lui reste la monnaie et la fiscalité disent les dogmatiques, la dévaluation glissante on y est, il suffit de voir les taux de changes, mais il ne faut pas oublier qu’il nous reste une liste d’importations incompressible. La fiscalité, c’est ce que tente l’exécutif en grignotant des taxes dont le rapport n’est pas certain, qui sont loin d’être acceptées.

J’ai demandé à la rédaction de Challenge papier de sonder les professionnels et les économistes pour juger le rapport de l’IATA. Si un impact négatif du poids de celui annoncé par le rapport est certain, il n’y a plus qu’une issue, le retrait et le gel de cette taxe.

Les constitutionnalistes vont sauter au plafond. Ils vont nous dire qu’il faut une loi de finances rectificatrice. La France, qui reste une démocratie malgré ses errements, a suspendu l’écotaxe parce qu’il y a eu des émeutes. Je considère que perdre 30.000 emplois, c’est pire que quelques émeutes.

De manière très objective, la conjoncture est difficile, cependant, Benkirane n’a pas profité de sa période de grâce pour faire les réformes nécessaires et a préféré jouer petit bras. Aujourd’hui, il paie le prix de son inaction, et nous avec. Tout le monde savait qu’il fallait une réforme fiscale dans le sens de l’efficience, mais aussi de l’équité. Les pistes évoquées par les Assises fiscales auraient pu constituer l’ossature d’une telle réforme. Au lieu de celà, le gouvernement tente de trouver des recettes sans se soucier de l’impact. Les calculs d’épiciers ne font pas une grande politique.

 
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