USA : la drôle d’élection
A l’heure où j’écris ces lignes, le gagnant de la présidentielle américaine n’est pas connu. Mais il y a déjà 3 perdants sûrs : les instituts de sondage, le monde médiatique et les analystes auto-proclamés.
Les instituts de sondage donnaient avantage à Biden avec un écart de 6 à 10% de voix. C’est la bérézina absolue. Après leur échec en 2016, leur crédibilité est définitivement compromise. Ils n’ont jamais pu évaluer le vote honteux en faveur de Trump. Ces citoyens qui, harcelés par la moraline ambiante, préfèrent taire leur préférence. Ça leur revient à la figure avec un cinglant démenti.
Les médias américains et internationaux ont passé 4 ans à torpiller Trump. Ils ont surestimé leur influence sur des américains qui ne regardent que les chaînes sportives ou les chaînes porno. Ces « ploucs » n’ont pas de visibilité, mais ils ont le même bulletin de vote que les dandys sophistiqués. En fait, l’anti-trumpisme l’a servi en solidifiant sa base sur le thème « ils ne l’aiment pas parce qu’il nous ressemble ».
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Les analystes auto-proclamés nous ont expliqué que :
- La gestion catastrophique du coronavirus disqualifiait Trump. Ce n’est pas le cas parce que dans la tradition américaine la solidarité n’existe pas. C’est une valeur sans valeur. Ils préfèrent les libertés individuelles, même au prix de centaines de milliers de morts.
- Le « Black Lives Matter » allait mobiliser la communauté noire. Cela doit être très relatif parce que les résultats ne sont pas conformes à cette prédiction. Mieux, Trump a gagné des points au sein de cette population par rapport à 2016.
- La Floride balancera parce que les latinos voteront Biden. Faux, les cubains et même les mexicains ont voté Trump.
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Qui va gagner ? On s’en fout. Le dogme selon lequel plus la participation est importante moins les populistes ont de chances est tombé. D’autres démocraties sont en danger. Le déclassement social, lié à la mondialisation, a créé une haine des élites, du « système ». C’est une vague qui peut l’emporter un peu partout.