Vahid … et les Lions de l’Atlas. Cohabitation impossible ??!!
« Quand on veut noyer son chien, on l’accuse de rage ». C’est un adage bien connu, où l’on explique que celui qui a le malheur d’être pointé du doigt, sera toujours coupable. C’est exactement ce qui arrive à Vahid Halilhodzic à qui personne ne trouve la moindre qualité.
Un coach national attaqué de toutes parts cela est courant : le responsable de tout, c’est lui car qui veille sur les matches des sélectionnés est l’homme le plus exposé à la critique. Cela fait partie du job. Le job le plus ingrat du monde ou on doit s’attendre d’être dégommé du jour au lendemain. Et pour Vahid, la vindicte populaire a atteint des sommets. Paradoxalement, plus le technicien bosniaque gagne sur le terrain, il a fait carton plein lors de ses deux premiers matchs pour les éliminatoires de la CAN 2023 (2 victoires en autant de matches, la dernière hier lundi 13 juin soir à Casablanca contre le Libéria par 2-0) et plus on lui trouve des défauts. Ou c’est la défense qui est perméable ou c’est l’animation offensive qui ne tourne pas rond, du moins pas dans le sens où le souhaiteraient ceux qui le critiquent. Et ceux-là voient leur nombre grossir de jour en jour. Experts en mal d’expertises, techniciens en mal de clubs, journalistes en mal de scoops, agents intermédiaires en mal d’embauche et de transferts, tous se liguent pour « enfoncer » Vahid quoi qu’il fasse.
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L’autre soir, après la victoire face à l’Afrique du Sud, c’est même l’un de ses joueurs Romain Sais, pour ne pas le nommer, qui lui a porté le coup fatal, un véritable coup de poignard : « Ecoutez, on ne peut pas continuer comme ça. Sinon on va à la catastrophe pour la Coupe du Monde au Qatar » On a même été jusqu’à dire que même s’il gagnait tous les matches, Vahid est déjà condamné. C’est peu de dire qu’on lui mène la vie dure, voire impossible.
Incompris, hué sur les stades, critiqué dans les médias, rejeté par des stars dont Ziyech qui, lui, a lancé l’assaut en déclarant qu’il refusait de venir en équipe nationale si Vahid reste en poste, Halilhodzic parait déjà condamné. Des noms pour le remplacer circulent. Il n’y aura aucun problème pour lui trouver un successeur. Les candidats ne manquent pas. Le job a beau être exposé, il est plutôt bien payé. Et puis, celui qui viendra s’asseoir à la place du Bosniaque aura, en cadeau, une qualification en Coupe du Monde. Alors vous comprenez que dans les heures à venir, ou les jours, on sera suspendu à la décision de l’homme fort du foot marocain, si Fouzi Lekjaa, qui doit décider de régler le problème. Ou plutôt les problèmes, celui des indemnités de Vahid qui atteindraient les 40 millions de dirhams et celui du contrat de l’heureux successeur sur lequel tous fantasment.
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Vahid devra faire son deuil du Qatar 2022 et de sa belle coupe du monde où il rêvait d’affronter la Croatie, pour des raisons personnelles qui sont de l’ordre de la géopolitique. On peut regretter cette situation, mais qu’y faire ? La vague de contestation née d’un fait banal (la non sélection de celui-ci ou de celui-là) est désormais, un tsunami qui emporte tout sur son passage y compris tout bon sens, y compris un palmarès glorieux, … mais en football ce ne sera pas la première fois qu’on limogera un coach alors qu’il n’a rien fait de mal. Feu Louzani en savait quelque chose. Peut-être qu’on regrettera Vahid un jour plus ou moins proche. Mais pour l’instant l’heure est au mot clé du jour « Dégage ». Et c’est dommage.