Villes francophones d’Afrique. Casablanca régresse à la cinquième place
Plus grande ville du Maghreb et autrefois première d’Afrique francophone, Casablanca qui s’est vue dépassée par Douala, deuxième ville du Cameroun, se classerait désormais à la cinquième place des principales villes francophones du continent. Selon le Centre d’étude et de réflexion sur le monde francophone (CERMF) qui a concocté cette étude, il s’agirait d’une évolution qui traduit la montée en puissance de l’Afrique francophone subsaharienne, où émergent de grandes et modernes métropoles.
Comme le soulignent dans son étude le CERMF,la population de Douala, selon les dernières projections de l’ONU en matière de démographie urbaine, publiées courant 2019, atteindrait 3,9 millions d’habitants début 2022, et aurait donc dépassé celle de Casablanca, qui s’établirait à 3,8 millions. Ainsi, cette dernière serait désormais la cinquième plus grande ville francophone d’Afrique, derrière Kinshasa (15,3 millions), Abidjan (5,4), Yaoundé (4,3) et maintenant Douala.
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Le recul de Casablanca illustre, selon le CERMF, la montée en puissance des métropoles francophones d’Afrique subsaharienne qui occupent désormais huit des dix premières places du classement des villes francophones d’Afrique (et sept des dix premières au niveau mondial, où l’on retrouve également Paris et Montréal, respectivement peuplées de 11,1 et 4,3 millions d’habitants). Toujours selon les projections de l’ONU, Casablanca ne serait plus que l’unique représentante du Maghreb dans le top 10 du classement en 2035, tout en n’arrivant qu’à la dixième position (4,7 millions d’habitants, très loin derrière Kinshasa, qui dépasserait les 25 millions).
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Au regard de leur essor démographique qui s’accompagne également d’une modernisation rapide et d’une montée en puissance économique, les grandes métropoles francophones subsahariennes sont des chantiers à ciel ouvert, où se multiplient les grands travaux d’infrastructure (routes, ponts, électrification, assainissement…). Le CERMF qui met en exergue le fait que la montée en puissance économique d’Abidjan et de Dakar, ainsi que des autres grandes métropoles francophones d’Afrique subsaharienne, devrait également s’accompagner d’une politique visant à favoriser l’émergence de grandes entreprises capables de se projeter au-delà des frontières nationales, et d’assurer à leur pays une présence et une influence économiques à l’échelle au moins continentale.
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Et l’étude de souligner que le chemin est encore long pour rattraper le Maroc, deuxième investisseur africain sur le continent qui devrait assez prochainement occuper la première place, en devançant l’Afrique du Sud, en grave déclin économique, avec un taux de croissance annuel de seulement 0,8 % en moyenne sur la décennie 2012-2021, et, de surcroît, assez largement inférieur à la croissance démographique du pays, estimée à 1,4 % en moyenne sur cette même période.