Villes nouvelles : avatars d’une démarche d’urbanisme contemporain
La politique volontariste d’aménagement du territoire et plus largement de l’espace a installé d’emblée les villes nouvelles au cœur de cette politique. Sahel Lakhyayta ou encore Chrafate, les villes nouvelles sont désormais une donne incontournable dans le paysage urbanistique marocain. Adoptée en 2004, la politique des villes nouvelles se veut une alternative à l’extension des grandes villes, avec l’objectif d’absorber le développement démographique attendu en milieu urbain.
Tous les ans, la population urbaine progresse de 4% en moyenne au Maroc. Dans cette configuration, la mise en place de villes satellites est considérée comme une priorité. Depuis 2004, les villes nouvelles, c’est l’histoire de gigas chantiers qui viennent étendre le réseau urbain marocain. Les dimensions parlent d’elles-mêmes. Tamansourt, aux environs de Marrakech, avec une superficie de 1 900 hectares qui projette 88.000 logements pouvant accueillir 450.000 habitants. Tamesna, à la lisière de Rabat, éditée sur 840 hectares permettant d’accueillir 250.000 habitants, qui couvrira à terme, à elle seule 38 % des besoins en logements dans la région de Rabat.
Sahel Lakhyayta, à une vingtaine de kilomètres de Casablanca, se veut une ville témoin de la construction durable et d’un cadre de vie écologique. La ville sera conçue selon les standards internationaux les plus récents en matière de préservation de l’environnement. La réduction de l’émission de gaz à effet de serre et l’utilisation des énergies renouvelables sont également au programme. Une ville constituée de deux pôles capables d’accueillir respectivement 80.000 et 180.000 habitants, sur une superficie de 1 200 hectares.
Chrafate, auparavant appelée Melloussa, une ville nouvelle de 30 000 maisons qui se déploiera sur 1 300 hectares à l’est de Tanger. Zenata, située dans la municipalité de Aïn Harrouda, entre Casablanca et Mohammedia, occupe une superficie de 1 830 hectares. En tout, une quinzaine de villes nouvelles connaît cette même configuration. Certaines sont localisées à la périphérie d’une grande ville et s’inscrivent dans des contextes géographiques et socio-économiques. Comme c’est le cas pour la ville de Chrafate qui doit tirer un effet d’aubaine de sa proximité du port de Tanger-Med et de l’usine Renault-Nissan.
Le groupe OCP est également engagé depuis quelques années dans la mise en œuvre de projets d’éco-urbanisme. Que ce soit la Ville Verte Mohammed VI de Benguérir, le Pôle Urbain de Mazagan, près d’El Jadida ou encore la technopole Foum El Oued à Laâyoune. À travers ces projets, le groupe phosphatier entend mettre en place de nouveaux concepts de pôles urbains durables. Le projet le plus avancé est manifestement celui de la Ville Verte Mohammed VI de Benguérir, lancée en 2009. Le premier programme immobilier (résidentiel, hôtelier et commercial) a été lancé et les travaux d’aménagement de la technopole ont, d’ores et déjà, démarré. La Société d’aménagement et de développement vert (SADV) a également entamé la réalisation d’équipements d’accompagnement et d’attractivité. Prévue sur une superficie de 1 000 hectares, la ville verte Mohammed VI vise une population cible de 100.000 habitants avec pas moins de 25.000 logements prévus. Le développement de ces nouvelles villes, des grands pôles urbains et des zones nouvelles d’urbanisme est une vision long-termiste qui nécessite, cependant, la consolidation de la convergence des politiques publiques afin de permettre à ces pôles d’assurer l’équilibre et le contrôle du réseau urbain, de répondre aux besoins de la population et de fournir les meilleurs services socio-économiques.
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