Mohamed El Mandjra, DG de ODM : « Nous visons un déploiement en priorité sur le Maroc et à terme sur plusieurs pays en Afrique »
Le groupe ODM (Oncologie et Diagnostic du Maroc), tisse sa toile tant au Maroc qu’à l’international, notamment en Afrique de l’Ouest. Dans cet entretien, Mohamed El Mandjra, ex-patron de Méditel, dévoile ses ambitions.
Challenge : Après avoir quitté la direction générale de Méditel, vous vous êtes intéressé dès 2013 au secteur de la Santé. Faut-il tout simplement y voir un retour à la source pour vous qui êtes du domaine médical ?
Mohamed El Mandjra : Oui, c’est en quelque sorte cela. J’ai effectivement une expérience dans la Santé. Ma carrière avant les télécoms était dans le domaine médical, donc, en créant Blue Mango Capital, un des axes les plus importants et les plus intéressants que j’ai vus était la Santé.
Oncologie et Diagnostic du Maroc (ODM) poursuit son développement dans le Royaume. Votre réseau est constitué, entre autres, de la clinique Al Kindy à Casablanca et de la clinique Menara à Marrakech. Qu’est-ce qui a amené ODM à commencer son déploiement par ces deux établissements en particulier ?
Nous avons à ce jour réalisé quatre participations. Nous avons une volonté de construire un réseau de soins focalisé en particulier sur l’oncologie et le diagnostic au Maroc. Ces cliniques là représentent des leaders et des pionniers en Oncologie dans le Royaume. Notre stratégie est fondée sur le partenariat avec les médecins, ils sont maîtres à bord pour tout ce qui concerne les sujets médicaux et nous nous occupons de la gestion. Il est donc capital que nos partenaires soient des leaders dans leur domaine, c’est le cas pour tous nos partenariats.
D’autres fonds d’investissement et groupes privés se sont lancés dans la création de réseaux de cliniques. Quel est le modèle que vous proposez aux cliniques marocaines ?
D’abord, nous sommes spécialisés en oncologie et imagerie médicale. Nous n’avons donc pas vocation à être des cliniques pluridisciplinaires. Cela représente un point important pour nous. Le deuxième point, c’est que notre stratégie est une stratégie de partenariat avec les médecins. Ces derniers restent actionnaires dans les unités dans lesquelles nous sommes. Et d’une façon très importante, la totalité de la décision médicale et de la gestion médicale leur est confiée. En tant qu’investisseurs, nous venons en support au niveau de la finance. Nous n’avons aucun rôle médical. C’est pour cela que c’est important d’avoir un partenariat. D’ailleurs, nous ne faisons généralement pas de création d’unités médicales. Le partenariat que nous tissons avec le corps médical est très clair. Les médecins s’occupent de la médecine, et de notre côté, nous faisons de la gestion. C’est là, le modèle que nous avons adopté.
Jusque-là, ODM n’opère que sur deux villes, Casablanca et Marrakech. Peut-on s’attendre à voir votre réseau s’étendre dans des zones où les cliniques se font désirer ?
Oui bien sûr, nous n’avons pas vocation à couvrir uniquement Marrakech et Casablanca. C’est juste que la concrétisation des premiers partenariats s’est faite sur ces deux villes. Mais nous avons lancé un projet à Oujda et nous sommes aussi sur des projets au Nord du Maroc. Le projet à Oujda concerne un centre d’oncologie et de diagnostic et nous allons communiquer dessus dans les tout prochains mois. Nous travaillons aussi sur des projets au Sud de Marrakech, sur Rabat et Fès.
Le géant émirati du capital-investissement Abraaj est le principal actionnaire du groupe ODM. Avec lui, vous ambitionnez de bâtir à moyen terme un réseau africain d’établissements de soins. Où en êtes-vous dans ce projet ?
Concrètement, notre groupe ODM (Oncologie et Diagnostic au Maroc) est l’émanation du partenariat exclusif qu’il y a entre Blue Mango Capital et Abraaj. Donc, ce dernier est déjà dans ODM en tant que partenaire financier majoritaire du groupe.
Absolument, nous visons un déploiement sur plusieurs pays en Afrique. Le partenaire Abraaj a une focalisation sur les pays émergents et il est déjà très présent en Tunisie, en Egypte, etc. Donc, de notre côté, le groupe ODM entend aller là où il y a une valeur ajoutée importante. Et nous n’avons pas de limite, parce que nous comptons aller là où le besoin se fera sentir sur le continent.