L'édito

Le vrai printemps est celui de la capitalisation

Le bon printemps annonce toujours les belles nouvelles, il appelle les sages à plus de sagesse, incite ceux qui se précipitent à attendre les résultats de leur travail et injecte des doses d’optimisme dans les corps qui se relâchent avant l’arrivée des chaleurs estivales. Traverser l’hiver est déjà une bonne chose pour un pays qui retrouve le sourire après une année de sécheresse et dont les agriculteurs s’apprêtent à récolter les efforts d’une année de travail et surtout d’une bonne pluviométrie. Le printemps a pris, ces dernières années, une connotation politique inadéquate. La verdure et les couleurs n’ont jamais fait bon ménage avec le sang et l’instabilité des pays. Non les pays arabes n’ont pas connu de printemps, ils ont été les victimes d’un hiver qui a trop duré et d’une machination orchestrée par des donneurs d’ordre n’ayant jamais vécu dans le désordre. Le printemps est la saison qui donne vie à la nature et non une « bataille » qui donne la mort à des enfants, des vieux et même à de hauts lieux de la civilisation humaine. Le printemps n’a jamais tué, ni chanté autre création que l’hymne au bonheur et à la liberté. Combattre l’injustice et l’arbitraire ne se fait pas à partir de plateformes étrangères et hautement intéressées par les ressources naturelles et la domination des marchés. Le printemps adoucit les mœurs par sa musique et incite à la responsabilité par les signes qu’il donne à ceux qui travaillent la terre.

Le gouvernement du Royaume du Maroc est installé avec beaucoup de nouveaux visages, des permutations et la présence de six femmes dont une seule a le rang de ministre. Les noms qui forment le gouvernement El Othmani sont, pour la plupart, connus par leur parcours politique et professionnel exceptionnels. Les membres du gouvernement sont appelés à faire face à leurs devoirs collectivement et avec une grande coordination de leurs actions. Se cantonner dans les rôles classiques des ministres reviendrait à ne pas déclarer la guerre à tous les maux qui rongent notre société et notre économie. Ce sont des femmes et des hommes d’action dont nous avons besoin pour faire face aux défis du chômage, de la sous productivité de nos appareils productifs et de nos institutions sociales. Nos atouts sont grands et nous devons les transformer en opportunités pour consolider le travail qui a été fait depuis plus de quinze ans.

Beaucoup de partis ont appelé, lors de la campagne électorale, à faire de notre diplomatie une institution militante. Ils ont raison et ils doivent commencer par imposer à leurs structures des comportements de militantisme responsable. Il ne s’agit pas seulement de défendre notre unité territoriale et déjouer les manœuvres auxquelles s’adonne «avec professionnalisme» une classe de privilégiés algériens, mais il faut inscrire le militantisme diplomatique dans une approche multidimensionnelle. Toutes les questions qui touchent à l’économie, aux droits de l’homme et à la place de notre pays sur l’échiquier international, nécessitent la présence de femmes et d’hommes imbibés par la flamme militante et nationaliste. Il faut, bien sûr, être suffisamment armé par le savoir et la compétence pour donner un sens au militantisme diplomatique, mais il faut surtout être habité par le comportement militant loin d’un carriérisme refroidissant.
La Rédaction

 
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