World Bank : « Avec la normalisation de la production agricole, la croissance du PIB devrait ralentir à 3,2 pour cent en 2022 »
Après un choc sans précédent en 2020, le Maroc entre dans une phase de normalisation avec l’atténuation de la pandémie de COVID-19, la reprise du secteur agricole et celle de la demande extérieure.
Après la vague de contagions qui s’est substituée au cours de l’été 2021, le nombre de cas de COVID-19 a nettement diminué à l’automne, reflétant le succès de la stratégie sanitaire et de la campagne de vaccination du Gouvernement. Dans ce contexte plus favorable, la croissance devrait atteindre 5,3 % en 2021, soutenue par un fort effet de base, une performance agricole extraordinaire suite à une pluviométrie abondante, et le dynamisme de certaines exportations. Toutefois, la reprise reste incomplète et asymétrique.
Du côté de la demande, la consommation des ménages est nettement supérieure à l’investissement, tandis que, du côté de la production, l’activité reste modérée dans le secteur des services, notamment dans l’importante industrie touristique marocaine. Le fort rebond de la production agricole a entraîné une baisse du chômage dans les zones rurales, tandis que l’amélioration dans les zones urbaines a été reportée au troisième trimestre de 2021. En outre, le choc de la COVID-19 a affecté les femmes plus que les hommes, entraînant une baisse marquée de leur participation au marché du travail. La pauvreté a augmenté en 2020, mais les programmes gouvernementaux de transferts monétaires ont modéré l’impact de la crise. Il est peu probable que le Maroc retrouve les niveaux d’activité économique et d’emploi d’avant la pandémie avant 2022.
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Malgré les signes de normalisation, la dynamique du secteur bancaire suggère que certaines vulnérabilités persistent. La politique monétaire continue de soutenir la reprise, les injections de la banque centrale ayant encore augmenté au troisième trimestre 2021. Cependant, la croissance du crédit reste timide, le crédit à la consommation étant proche d’une reprise complète tandis que le crédit à l’investissement est toujours en baisse. Malgré les mesures de soutien mises en place dans le contexte de la pandémie, le taux de prêts non performants reste élevé, et une gestion efficace des vulnérabilités macro-financières sera essentielle pour soutenir la reprise.
Avec la normalisation de la production agricole, la croissance du PIB devrait ralentir à 3,2 % en 2022. Après une saison de récolte réussie en 2021, la production agricole devrait se contracter légèrement en 2022, ce qui réduira le taux de croissance global de l’économie marocaine, car le fort effet de base de 2020 s’estompe. Ces perspectives sont toutefois entachées d’une grande incertitude, car le choc du COVID-19 a laissé des cicatrices dans le secteur privé marocain et les risques pour l’économie mondiale s’intensifient, notamment en raison de la propagation des variantes émergentes du COVID-19.
Source : World Bank Document Economic Monitor