Younes Lamarti, DG Maroc de Bolloré Transport & Logistics : « Nous n’avons pas beaucoup de visibilité à ce stade »
Après près de trois mois de confinement pour contenir la propagation du coronavirus, le gouvernement a décidé depuis le 11 juin de procéder à un déconfinement progressif pour permettre aux entreprises de reprendre leurs activités. La reprise a donc été amorcée dans plusieurs secteurs. Mais, qu’en est-il du secteur de la logistique ? Younès Lamarti,Directeur développement Afrique du Nord et DG Maroc chez Bolloré Transport & Logistics, nous en parle.
Challenge: Comment Bolloré Transport & Logistics Maroc a-t-elle ressenti l’impact de la pandémie sur son activité dans le royaume ces trois derniers mois ?
Younès Lamarti: La pandémie de coronavirus (COVID-19) a profondément impacté la vie au Maroc, comme partout ailleurs. En tant qu’acteur global dans le secteur du transport et de la logistique, nous avons été fortement sollicités pour assurer dans tout le pays l’approvisionnement en produits de première nécessité. Grâce à l’engagement de nos équipes, nous avons su faire preuve d’agilité et nous nous sommes adaptés pour faire face à cette situation inédite.
Challenge: Etiez-vous obligés d’arrêter partiellement ou totalement votre activité au Maroc ?
Younès Lamarti: Nous avons la chance de ne pas avoir dû faire face à un arrêt complet d’activité. Un plan de réponse global à la pandémie a été déployé par le Groupe Bolloré, et nous avons pris soin de l’adapter à notre niveau, localement. Des mesures spécifiques ont été prises dès l’apparition du premier cas du COVID-19 au Maroc pour permettre aux collaborateurs assurant des fonctions tertiaires de travailler à distance grâce au télétravail. Notre objectif étant d’assurer nos capacités opérationnelles afin de continuer à accompagner au mieux nos clients, tout en garantissant la sécurité sanitaire de nos collaborateurs.
Challenge: Comment comptez-vous amorcer la reprise économique étant donné que le gouvernement a officiellement annoncé un déconfinement progressif ?
Younès Lamarti: Ayant été moins impactés par les effets de la crise de par la nature de nos activités, la reprise ou un retour à la normale s’annonce donc plus rapide que pour d’autres acteurs économiques. Nous continuons néanmoins à porter une attention toute particulière au respect des consignes sanitaires édictées par le Gouvernement Marocain. Nous avons également pris le parti d’envisager cette situation difficile comme une opportunité supplémentaire pour expérimenter de nouvelles façons de travailler, notamment à travers la mise en place du télétravail et la digitalisation de certains de nos processus internes. Nous avons également fait appel à un cabinet spécialisé afin d’encadrer la mise en place du travail à distance, même après le déconfinement. Le but est double : il s’agit de permettre à nos collaborateurs d’être plus performants tout en les aidant à maintenir un équilibre optimal entre leur vie professionnelle et personnelle.
Lire aussi|Voici comment le Maroc peut accélérer la montée en gamme de ses industries
Challenge: Y-a-t-il une stratégie spécifique mise en place pour amorcer cette phase ?
Younès Lamarti: Plusieurs scénarii sont en phase d’étude pour faire face aux impacts de la pandémie sur nos métiers, ce qui nous permettra également de renforcer notre positionnement sur le marché du transport et de la logistique au Maroc.
Challenge: Quelles sont les perspectives pour le reste de l’année pour votre secteur ?
Younès Lamarti: Nous n’avons pas beaucoup de visibilité à ce stade, mais nous restons optimistes quant à l’avenir, car nous avons cette capacité au sein du groupe à faire preuve de résilience pour assurer la pérennité de nos activités sur le long terme. Aussi, j’aimerais finir cet échange sur une citation de Winston Churchill qui m’inspire et que je veille à appliquer chaque jour, et en particulier en ces temps d’incertitudes : « Agissez comme s’il était impossible d’échouer ».