Zouiten veut travailler différemment
Il vient de mettre en place une nouvelle stratégie qui vise à revoir le mode de fonctionnement de l’ONMT.
Abderrafie Zouiten, veut marquer une rupture avec l’ancien mode de fonctionnement de l’Office national marocain du tourisme (ONMT). En tout cas, c’est ce qu’il a annoncé lors de sa première sortie médiatique, en tant que directeur général de l’office. Une occasion où il a également dévoilé la nouvelle stratégie de cet organisme chargé de la promotion de la destination Maroc pour la dynamisation du secteur touristique dans le cadre de la Vision 2020. Cette stratégie, qui a pour toile de fond la refonte du mode de fonctionnement de l’Office pour l’adapter aux nouvelles exigences de l’industrie touristique, se traduira par plusieurs actions. D’ici 2016, Zouiten doit s’attaquer à la mise à niveau de l’ensemble des systèmes opérationnels de l’Office, redéfinir la gestion des ressources humaines et celle des ressources financières. Il s’agit d’une première étape d’un programme de travail qui vise à activer les différents leviers de croissance, notamment: la rationalisation du budget, le renforcement de la communication et l’amélioration de la capacité aérienne.
Pas de fausses dépenses!
L’ Office national marocain du tourisme fonctionne avec un budget annuel de 35 millions de dollars. Une somme qui reste très faible en comparaison aux budgets voués à ses homologues en Malaisie (113 millions de dollars), en Turquie (140 millions de dollars), et en Égypte (105 millions de dollars). Faute de ressources financières supplémentaires, le Directeur général de l’office a opté pour une rationalisation des dépenses. Une décision qui se traduit surtout par un redéploiement des délégations de l’ONMT à l’étranger. Des bureaux seront ainsi fermés et d’autres ouverts dans plusieurs pays pour une meilleure efficacité. «Nous avons procédé à la fermeture du bureau de Vienne. Désormais, le marché autrichien qui compte quelques 14 000 touristes sera traité à partir de l’Allemagne», explique Abderrafie Zouiten. Il en est de même pour le bureau de Dubaï. «Ce marché de 4000 touristes sera remplacé par une représentation à Riyad, en Arabie saoudite, (plus de 70.000 touristes par an). D’ailleurs, nous envisageons de suivre tous les marchés des pays du golf à partir de ce pays», développe-t-il. Enfin, deux bureau seront ouverts dans les mois à venir. Le premier sera implanté en Afrique de l’ouest (à Dakar ou Abidjan) pour la promotion du tourisme religieux et celui du shopping. Le deuxième quant à lui sera installé au Brésil. «Ce pays de 200 millions d’habitant, représente une vraie opportunité. La Royal Air Maroc le dessert», déclare Zouiten avant d’ajouter, «cette révision de la carte des délégations a permis à l’office d’économiser l’équivalent de 7 à 10 millions de DH». Des économies qui serviront ainsi au financement de la nouvelle stratégie de communication de l’office. Pour rappel, cette dernière portera sur de nouveaux canaux. Il s’agit principalement de grands évènements nationaux, tels que le trophée Hassan II du Golf. Aussi, «nous entendons mettre à profit les ambassades du Maroc à l’étranger pour renforcer la stratégie de communication. Ce sont de parfaits relais pour nous et ils sont demandeurs», détaille le directeur général. Les grandes entreprises nationales peuvent également jouer ce rôle grâce aux grands évènements qu’ils organisent au Royaume. À noter que Zouiten a déjà fait l’expérience en faisant une présentation devant quelques 400 invités du Groupe OCP. Somme toute, si le nouveau patron de l’ONMT a bien ficelé les deux premiers volets de sa stratégie, cela semblerait difficile s’agissant de l’amélioration de la capacité aérienne.
L’aérien, là où le bât blesse
Le dossier de l’aérien a toujours fait l’objet de revendications des professionnels du tourisme, et plus spécialement ceux qui opèrent dans les régions enclavées du Royaume (Ouarzazate, Essaouira…). Pourtant, lors de sa présentation, l’ex-directeur Général exécutif de la RAM n’a pas donné de détails à ce sujet. Il s’est contenté uniquement de dire « nous travaillons en concertation avec la RAM. Ainsi, une première action concrète pour multiplier les fréquences et les dessertes aériennes sera dévoilée dans quelques semaines».