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Abdellatif Fekkak : un marocain à la Silicon Valley

Le professeur Abdellatif Fekkak et Rafik Lahlou.

Professeur à l’ISCAE, pendant un quart de siècle, consultant international enseignant aux USA, Abdellatif Fekkak est une personnalité reconnue Outre-Atlantique. 

Le professeur Abdellatif Fekkak a passé trois décennies en tant qu’enseignant à l’ISCAE. Il a aussi été militant de la première heure du RNI. Ce n’est pourtant pas au Maroc qu’il est le plus célèbre, mais à l’étranger. Il est auteur de plusieurs livres, il est professeur-visiteur à l’université de Georgetown et Consultant international auprès d’organismes tels que le FIDA, la FAO, ou l’OMS.

Il considère que l’Afrique a « toujours été considérée comme le pré-carré, la chasse gardée des européens en général et de la France en particulier ». Selon lui, les Etats-Unis montrent un intérêt économique pour le continent, mais « ont une vision géostratégique en fonction de la traçabilité politique des conflits ». Pour le professeur Fekkak « penser l’Afrique comme un bloc ou une unité est une absurdité méthodologique ».

Il soutient que le principe de l’intangibilité des frontières est à la base de l’instabilité politique actuelle. Il rappelle que le continent africain recèle des matières premières d’importance :

L’Afrique possède la quasi-totalité des réserves mondiales du chrome (Zimbabwe et Afrique du Sud)

90% de réserves de platine (Afrique du Sud)

50% de cobalt (RDC / Zambie)

Importante réserve en or, diamant, manganèse

Zinc, cuivre et phosphate (Maroc)

Des réserves d’uranium, de charbon, et de fer

Gaz Naturel, pétrole (12%) de la production mondiale

Du gaz et du pétrole (Soudan, Golf de Guinée, dont le Nigéria est le 9e producteur mondial de pétrole).

L’Afrique possède 10% des réserves mondiales des investisseurs, essentiellement pour des raisons minières et pétrolières.

Mais, les rapports Nord-Sud déséquilibrés maintiennent ce continent dans le sous- développement. Il refuse cependant de mettre tous les problèmes sur le dos des autres. « Les chaos de la guerre sont liés à plusieurs facteurs dont l’absence de bonne gouvernance publique, la corruption, l’absence de justice, d’Etat de droit ».

Il est convaincu que « la démocratie est une grande école de compréhension humaine, et aussi une « thérapie de choc » pour la culture africaine ». Le professeur Fekkak n’est ni pessimiste ni optimiste. Il situe les faiblesses institutionnelles, mais met en exergue les opportunités. Ainsi, il pense que les Etats post-indépendance ont, tout de même, sensibilisé les populations aux problèmes économiques. A son sens, pour que l’idée de démocratie ne soit pas biodégradable, il faut que le peuple soit préparé à la démocratie, ou à la laïcité.

« La problématique du devenir historique du monde Arabo-islamique est le passage d’une société de népotisme à un Etat de droit ». Il pense que la mondialisation impose :

1- La fin des sociétés à économie de rentes au profit de la compétitivité économique

2- La fin des sociétés à rentes de situations politiques au profit de la méritocratie

3- La fin des sociétés à rentes de situations religieuses au profit de la laïcité des Etats modernes

4- La fin des Etats sans taille critique au profit du Maghreb Uni (UMA)

5- La fin des partis politiques conservateurs religieux au profit des partis modernes

6- La fin de «la démocratie sans peuple» au profit de la démocratie pluraliste

7- La fin des sociétés partis politiques voyous au profit des partis visionnaires.

L’homme poursuit ses recherches aux USA. Il n’est pas tendre avec son pays. Mais nul n’est prophète en son pays. n

 
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