« Ach Waqe3 » : l’actualité décryptée par Jamal Berraoui
« Ach Waqe3 » est l’une des émissions phares de MFM Radio qui traite des faits saillants de l’actualité du jour. Elle est décryptée par le journaliste politique et économique Jamal Berraoui.
Dans l’émission de ce lundi 25 novembre, le débat porte sur :
– Derby WAC – Raja : En marge du Derby casablancais entre le Raja et le Wydad, disputé samedi, la police a procédé à l’arrestation de 782 mineurs non accompagnés, 36 personnes placées en garde à vue, 15 mineurs placés sous surveillance pour hooliganisme, 9 autres personnes arrêtées en flagrant délit pour divers actes criminels, 5 policiers blessés, un commandant de paix principal relevant de la division de la sécurité sportive a été victime d’une fracture à l’épaule, 13 véhicules vandalisés dont 7 appartenant aux forces de l’ordre, saisie d’armes blanches…
L’analyste de MFM estime que bien que ce soient des événements regrettables, on ne doit pas leur accorde trop d’importance. Il juge louable l’arrestation des mineurs, source de troubles et que la responsabilité incombe à leurs familles. Revenant sur le match, Berraoui le qualifie d’une rencontre hitchcockienne, pleine de suspense. Il se déclare Rajaoui mais respecte les deux publics tout en soulignant son bonheur suite à la victoire et l’exploit de l’équipe de Safi, sa ville natale face à l’Espérance sportive de Tunis. Il estime que le derby constitue cinglant démenti et une réponse sans équivoque à ceux qui pensent que la bottola ne renferme pas dans ses rangs des talents de dimension internationale. Berraoui note que l’on a assisté samedi à un chassé-croisé de buts digne de la Champions League. Pour lui, le meilleur joueur était incontestablement le gardien de but du Wydad Ahmed Reda Tagnaouti. Il a été impressionné par le public du Raja et du Widad. Après ce match, ce n’est pas aux présidents des deux équipes de courir derrière les sponsors mais plutôt l’inverse, dit-il. C’est un grand honneur pour eux d’avoir leurs logos affichés par le Raja ou le Wydad. L’analyste de MFM rappelle comment il a été surpris, il y a un an, par le Tifo, des Wydadis, un véritable hymne d’amour à Casablanca et son histoire. Le public rajaoui a fait appel à George Orwell, à son livre 1984 et au chapitre la Chambre 101 où on torture les gens pour les anéantir. Berraoui recommande aux auditeurs de le lire.
Il ne faut plus mépriser les supporters. Pourquoi a-t-on peur de la politique dans les stades surtout face à son absence dans les partis. Ce qui est surprenant et curieux, c’est qu’on se dirige droit vers le négativisme. Les deux publics rajaoui et wydadi sont en train de réhabiliter la jeunesse marocaine. Par contre, il faut bannir la politique des directions des équipes. Autre fait saillant, une leçon tirée de cette rencontre, les femmes marocaines ont « envahi » les stades. La victoire de Safi est historique et le derby est éloquent à plus d’un titre, un honneur pour le football marocain.
– Le site pjd.ma rapporte que le chef du gouvernement Saâd eddine El Otmani a déclaré à Kenitra, lors d’un meeting organisé samedi par le secrétariat régional de son parti que la priorité des priorités de son gouvernement est de soutenir les pauvres ainsi que la classe moyenne, rappelant que l’Etat a déjà consacré, à travers la Caisse de compensation une enveloppe de 14.14 milliards de dirhams aux produits subventionnés et n’exclut pas la possibilité de procéder à une augmentation des prix des produits compensés de première nécessité, comme le gaz butane ou le sucre et la farine au cas où ces hausses n’auront pas d’impact sur les franges vulnérables, tout en étant conscient du fait que les riches profitent également de l’aubaine de la Caisse de compensation.
Sur ce volet, Berraoui reconnaît d’abord au PJD sa faculté de communiquer avec sa base, mais estime qu’El Otmani a toutefois donné des contre-vérités lorsqu’il dit il dit que l’orientation de son gouvernement est de continuer à soutenir les franges plus démunies et la classes moyenne. L’analyste estime que la politique menée par le gouvernement d’El Othmani ne fait que broyer la classe moyenne et son pouvoir d’achat. Quant à la Caisse de compensation, la planche de salut passe par des aides directes aux franges les plus démunies. Abdelilah Benkirane avait déjà évoqué cette question surtout que cette caisse profite davantage aux riches. Il n’est pas raisonnable qu’un grand agriculteur consomme une moyenne de 700 dirhams par jour rien qu’en gaz butane sans payer d’impôts! Pour ce qui est du secteur privé, quand on parle de l’augmentation du SMIG, on nous sort l’argumentaire de voir des sociétés et des entreprises mettre la clé sous le paillasson, notamment les TPME, souligne Berraoui, qui plaide encore une fois pour l’approche de l’adoption du SMIG régional surtout que le coût de la vie varie d’une région à une autre. Il donne par ailleurs l’exemple de l’Allemagne où il n’y a pas de SMIG. Le salaire se négocie entre l’employeur et l’employé et l’Etat compense au cas où le salarié n’atteint pas les 800 euros par mois. Autre question évoquée est relative à l’évasion des capitaux et les chèques en bois. Les circuits sont connus et c’est à l’Etat et ses services de sécurité compétents d’arrêter cette hémorragie, conclut l’analyste.
– Le site d’information du Rassemblement national des indépendants (RNI) affirme que son secrétaire général Aziz Akhannouch a envoyé, dimanche 24 novembre, plusieurs messages devant 8.000 participantes et participants lors d’une rencontre régionale du parti à Guelmim-Oued Noun. Ainsi, et après avoir rendu hommage au cours d’une cérémonie aux anciens combattants de l’armée de libération. Il a souligné que la bataille aujourd’hui constitue la consolidation des valeurs du patriotisme, de la lutte contre le chômage, la pauvreté et la fragilité et qu’il faut être à l’écoute des citoyens de leur région et sur leur implication dans la recherche de solutions et de projets leur convenant, que le parti a lancé l’initiative « 100 jours, 100 villes ». Akhannouch a énuméré les réalisations de ces ministres en citant l’exemple de la création de 400.000 emplois par Moulay Hafid Elamy ou Mohamed Aujjar dans sa guerre contre la spoliation immobilière.
Pour Berraoui, on est en présence d’un discours populiste de politique politicienne. Tous les partis doivent être à l’écoute des citoyens. Ce qui est important dans l’approche du RNI c’est qu’il a compris que la politique ne se fait plus en cercle fermé. Il existe un sentiment mitigé que l’approche politique des partis a atteint son bas. Pour Berraoui, il faut rendre à Jettou ce qui appartient à Jettou dans les secteurs de l’automobile et les industries électroniques et la création d’emplois. Le chômage a commencé à baisser entre 2001 et 2004 avant de repartir à la hausse. Des dysfonctionnements qui ont incité le Roi à réclamer un nouveau modèle de développement avec une large concertation sans exclusion ni exclusive.
– Le conseil régional de l’USFP de Souss-Massa a dénoncé dans un communiqué les dysfonctionnements à l’intérieur du gouvernement, les mesures impopulaires relevant que le parti a laissé des plumes en y participant. Il insiste par ailleurs sur l’implication de toutes les compétences ittahidies pour la préparation du prochain congrès de la Rose. Implication qui constitue une condition sine qua non pour sa réussite et prélude à une véritable réconciliation soulignant que ledit congrès doit se tenir à l’horizon 2020 et non pas en 2021, année d’échéances électorales par excellence et où le parti risque de perdre par KO.
Sur ce sujet, Berraoui parle de dissensions internes au sein de ce bureau régional. Il souligne que les militants ittihadis sont d’accord sur un point. Lachgar ne se représentera pas lors du prochain congrès. Quant à la participation de l’USFP au gouvernement, les instances du parti ont chargé Lachgar de mener les négociations. Quant à la question de la participation de l’USFP au gouvernement, il fallait la poser avant et non pas après surtout qu’elle a été tranchée par les instances du parti, conclut l’analyste.
– La fédération nationale marocaine des associations des parents des élèves tire la sonnette d’alarmes en raison de la prolifération des cafés de chicha (narguilé) près des lycées. On fait de temps à autre des campagnes sans plus. Ces cafés deviennent des lieux de débauche. Pour Berraoui, ce phénomène pose le problème de la protection de l’enfance. L’Etat doit protéger l’environnement immédiat des écoles et collèges. Il existe des bars où l’on trouve des gamines de 16 ans attablées à siroter une bière. « Est-ce qu’on exige les cartes d’identité avant de pénétrer dans ces lieux ? », s’interroge l’analyste de MFM avant d’ajouter : « Il faut l’application ferme et stricte de la loi ».
Carte Blanche : L’USFP a choisi de s’ouvrir sur la société. Le vendredi 29 courant, il y aura une rencontre-débat sur les libertés individuelles au complexe culturel Touria Sekkat. On aura droit à un véritable débat sociétal. Les principaux partis doivent s’ouvrir et débattre avec les Marocains. Il salue l’initiative du RNI et reproche aux formations politiques leur manque d’humilité. L’USFP a reconnu qu’il a commis des erreurs depuis 1989 jusqu’à aujourd’hui. Le Maroc et les Marocains ont beaucoup changé, souligne Berraoui en ajoutant que si les partis veulent faire de la politique de proximité et d’écoute de leurs bases et des Marocains, qu’ils s’inspirent du RNI et du PJD.
« Ach Waqe3 » est une émission incontournable. Elle est diffusée sur les ondes de MFM Radio de lundi à vendredi à partir de 12h30. Elle est rediffusée le même jour à 19h30.