« Ach Waqe3 » : l’actualité décryptée par Jamal Berraoui
« Ach Waqe3 » est l’une des émissions phares de MFM Radio traitant des faits saillants de l’actualité du jour. Elle est décryptée par le journaliste politique et économique Jamal Berraoui.
Le débat de l’émission de ce vendredi 6 décembre 2019, porte sur les sujets suivants :
– Près de 500 personnes de la population de la commune de Tlimi de la province de Tinghir ont organisé, ce vendredi matin, une marche de protestation sur plus de 50 kilomètres en direction de Tinghir pour dénoncer leur marginalisation et exclusion, les taxes et impôts frappant les petits commerçants du souk de la commune et le désenclavement face à une infrastructure routière défaillante. Leurs doléances se résument au droit à la dignité. Pour l’analyste de MFM, la multiplication de ce genre de protestations traduit l’échec d’une justice sociale induisant à un manque de confiance vis-à-vis des institutions face à des promesses qui n’ont jamais été tenues. Il faut l’entretien des routes et des pistes chaque année pour combler au plus vite le manque d’infrastructures sanitaires. Berraoui estime que la régionalisation avancée pourrait constituer une solution à ce genre de problèmes. La population demande qu’on lui assure le minimum d’une vie décente. Le président de la commune aurait dû faire son travail avant d’arriver à ce stade.
-La visite de travail effectuée jeudi par le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo au Maroc au cours de laquelle il a été reçu par le chef du gouvernement Saâd-Eddine El Othmani, son tête à tête avec Nasser Bourita, ministre des affaires étrangères et son entretien de travail avec Abdellatif Hammouchi au siège de la Direction de la surveillance du territoire national à Témara.
L’analyste rappelle que les relations entre le Maroc et les Etats Unis sont ancrées dans l’histoire soulignant que l’important réside dans les rapports stratégiques entre les deux pays, comme en témoigne sa rencontre avec le directeur général de la DGSN. El Othamani n’a aucune relation avec le volet sécuritaire, souligne Berraoui.
-Le gouvernement marocain est sorti jeudi de son silence suite à la fermeture du poste-frontalier de Bab Sebta. Cette fermeture a pénalisé une partie des populations du nord qui vivent du commerce de la contrebande. Hassan Abiaba, ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, porte-parole du gouvernement, a déclaré sans donner plus de précisions que les choses reprendront leur cours normal. Les Espagnols disent que c’est une décision prise de manière unilatérale par les autorités marocaines.
Berraoui relève que dans le monde entier, on trouve ce genre de commerces transfrontaliers de contrebande. L’Etat marocain n’a pas fermé les frontières pour des raisons économiques mais pour des raisons sécuritaires. Il souligne que le nord est la région qui a reçu le plus d’investissements au cours des 15 dernières années. Le problème remonte à plus de 30 ans faute de l’Etat qui a laissé prospérer la contrebande et le trafic de drogue.
-Violence contre les femmes : la Fédération des ligues des droits des femmes révèle dans une étude que des tribunaux ont commencé à appliquer fermement la loi contre les maris violents et à prononcer des verdicts progressistes. Ainsi, la cour d’appel de Taza interdit à un mari d’entrer en contact avec sa femme pendant un an et de suivre un traitement psychologique pour arriver à contenir son état colérique. Le tribunal d’Oujda a prononcé un jugement stipulant l’internement d’un époux violent pour suivre une psychothérapie et le tribunal de première instance de Larache a condamné un garçon à un an d’interdiction d’entrer en contact avec sa mère pour des violences à son encontre. C’est un bon début et on doit saluer la nouvelle génération de juges, ouverts sur la société. La violence contre la femme sévit partout au Maroc et il faut des établissements d’accueil, d’écoute et de soutien des victimes. La famille est parfois complice dans ce genre de crimes qu’elle couvre par son silence pour diverses raisons.
-Plus de 8.000 nouveau-nés meurent chaque année au Maroc pour des raisons multiples dont le manque de spécialistes, de personnel médical ou para médical ou d’infrastructures adéquates et près du tiers des femmes enceintes accouchent chez elles. L’analyste de MFM déplore des chiffres qu’on n’a pas réussi malheureusement à faire baisser. Il soulève aussi cet autre chiffre inquiétant de femmes qui meurent à l’accouchement. C’est toujours le problème d’infrastructures sanitaires et de suivi des femmes enceintes en particulier dans les régions enclavées. Cette situation risque de s’aggraver si on ne s’attaque pas d’urgence à ces problèmes.
-Les habitants de Rabat saluent l’initiative de la société de transport Alsa pour les efforts déployés en faveur de l’accessibilité des handicapés. La solution de ce problème réside dans l’application stricte de la loi. On le vit dans les administrations publiques, les établissements scolaires, etc. Le transport en commun à Rabat et Marrakech est à saluer pour le reste des villes. L’état est catastrophique et un véritable calvaire quotidien. Le principe constitutionnel de l’égalité dicte que les personnes handicapées jouissent de l’accessibilité, souligne l’analyste.
Carte Blanche : Berraoui la dédie au 7ème art, à l’occasion de la 18ème édition du Festival international du Film de Marrakech. Après avoir évoqué des expériences de cinéastes internationaux de renom, l’analyste de MFM estime que le cinéma marocain est resté un temps prisonnier des années de plomb pointant du doigt un grand problème dans l’écriture des scénarios. Il évoque un autre casse-tête, celui des espaces pour projeter les films. Dans tout le royaume, on ne dispose que de 13 salles de cinéma. On doit se pencher sur ce dossier. On a besoin d’un cinéma qui interpelle et provoque des débats de société à l’instar du cinéma égyptien.
« Ach Waqe3 » est une émission incontournable. Elle est diffusée sur les ondes de MFM Radio du lundi au vendredi à partir de 12h30 et rediffusée les mêmes jours à 19h30.