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« Ach Waqe3 » : l’actualité décryptée par Jamal Berraoui

« Ach Waqe3 » est l’une des émissions phares de MFM Radio traitant des faits saillants de l’actualité du jour. Elle est décryptée par le journaliste politique et économique Jamal Berraoui.

Dans l’émission de ce vendredi 13 décembre, le débat porte sur:

-Algérie – présidentielle : Abdelmajid Tebboune, ancien premier ministre sous Abdelaziz Bouteflika, a été déclaré vainqueur du scrutin dès le premier tour avec 58,5% des suffrages exprimés, suivi et de loin par l’islamiste Abdelkader Bengrina avec 17,38% et Ali Benflis, ancien directeur de campagne de Bouteflika pour la présidentielle de 1999 et ex premier ministre, arrive en troisième position avec 10,55%. Les deux autres candidats AAzzedine Mihoubi et Abdelaziz Belaid ont récolté respectivement 7,26% et 6,66%. Le taux de participation global est de 39,93%. Des résultats révélés par Mohamed Charfi, président de l’Autorité indépendante des élections au cours d’une conférence de presse tenue ce vendredi à midi à Alger. Ce scrutin a été marqué par un taux d’abstention record, des dépassements et quelques actes de violence.

Pour l’analyste de MFM, la victoire d’Abdelmajid Tebboune est l’homme lige de l’appareil militaire et de son chef d’état-major Ahmed Gaid Salah. Ben Flis, lui, n’a pas leur confiance et s’était déjà présenté contre Abdelaziz Bouteflika. Dans tous les cas de figure, quel sera l’après élection ? S’interroge l’analyste avant de répondre qu’on suppose que le Hirak déclare son échec mais est-ce qu’on peut effacer d’un seul trait un mouvement de contestation de dix mois ? Le Hirak cherchait à tourner la page de tout un système et le nouveau président ne sera pas en mesure de satisfaire les attentes du peuple algérien. Le mérite du Hirak est de s’être inscrit dans la durée en dépit de la guerre d’usure enclenchée par les militaires. Tebboune  est incapable de changer quoi que ce soit. Il est aux ordres de Gaid Salah. A cela s’ajoutent les problèmes économiques et sociaux  auxquels sont confrontés les Algériens. L’appareil militaire ne veut rien lâcher du pouvoir et de ses privilèges et le Hirak n’a pas encore dit son dernier mot. L’évolution des choses et l’avenir de l’Algérie  restent une grande inconnue.

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Publiée par RADIO MFM Officiel sur Vendredi 13 décembre 2019

– Sa Majesté le Roi Mohammed VI a désigné, jeudi, les 35 membres de la Commission spéciale du modèle de développement, présidée par Chakib Benmoussa. Elle englobe des compétences connues et reconnues.

L’analyste de MFM estime que cette commission a été composée de manière éclectique avec divers profils et parcours. On y trouve deux personnes qui ont travaillé sur ce dossier depuis les années 1990, à savoir l’universitaire Noureddine El Aoufi et l’économiste Larbi Jaidi. La diversité des profils est nécessaire pour plancher sur l’ensemble des dossiers. Berraoui estime qu’au-delà de cette composition, il faut que les autres acteurs associatifs et partisans contribuent, tout en  espérant que le débat se fera dans la profondeur, la tolérance et le respect.

Quant à la durée de ce travail, Berraoui pense que six mois ne sont pas suffisants pour élaborer un document d’une importance vitale. Il pose surtout la problématique de l’application dans la réalité. Il fait remarquer  que les études et les recommandations ne manquent pas mais leur traduction dans les faits, leur suivi et leur évaluation interpellent. Il est question de la politique publique de l’Etat. Il faut son appropriation par les partis politiques, souligne notamment Berraoui.

-L’horaire d’hiver pose toujours problème pour les parents et les élèves ainsi que pour les femmes qui sortent à l’aube pour aller travailler, problème doublé par l’éclairage public avec tous les risques encourus à la faveur de l’obscurité.

On n’a pas fait d’évaluation quant aux gains. Les seuls qui en tirent profit sont pratiquement les centres d’appel installés au Maroc et qui font leur business avec l’Europe notamment, déplore l’analyste de MFM.

-Un rapport onusien demande à criminaliser le viol conjugal au Maroc. Il appelle à la nécessité de combler certaines lacunes dans les lois, bien que la constitution garantit l’égalité entre les deux sexes et la protection contre la violence d’ordre social ou relative au genre.

Encore une fois, on n’applique pas comme il se doit les lois en vigueur au Maroc. On laisse les gens violer le droit. C’est le cas à titre d’exemple des mariages des mineures. Quant au viol conjugal, un juge du nord du royaume a eu le courage de prononcer un verdict cassé lors de l’appel. La violence faite aux femmes est un combat long et dur, souligne en substance Berraoui.

-La police est désormais dotée des caméra de surveillance aussi bien pour la circulation et les contrôles que pour les stades pour lutter contre le hooliganisme ou pour mener des enquêtes dans des affaires en cours.

Berraoui relève que c’est une excellente chose pour les citoyens et les forces de l’ordre. Ainsi, on ne peut plus accuser le policier d’un dépassement. Tout sera documenté par le son et l’image. En fait, il faut applaudir cette initiative qui exige de gros moyens.

-Transparency  international a rendu publics les résultats du baromètre mondial de la corruption 2019 et relatifs à six pays du monde arabe : le Maroc, la Tunisie, le Soudan, la  Jordanie, le Liban, et la Palestine. Le rapport affirme sur la base de l’échantillon des personnes sondées, que 31% des Marocaines et Marocains reconnaissent avoir recouru en 2018 à des pots de vin pour régler leurs affaires avec l’administration et les services publics. 74% jugent que le gouvernement ne fait pas assez pour lutter contre ce fléau et 53% estiment que ce phénomène de la corruption qui gangrène la société s’est accentué au cours des 12 derniers mois.

L’analyste de MFM note que ces chiffres font peur et souligne l’obligation de reconnaître qu’on a échoué dans ce combat. Le citoyen ressent la petite corruption, devenue un automatisme dans ses relations avec l’administration, mais le plus dangereux reste la grande corruption comme les passations de marchés et autres qu’il faut réellement combattre avec des lois fermes et strictes tout en s’inscrivant dans la durée.

Carte blanche : Jamal Berraoui a lu jeudi un rapport officiel consacré à la langue arabe classique pointant du doigt le manque de maîtrise de la grammaire et de la conjugaison. L’usage de la langue arabe qu’il soit sur les bancs des écoles, les universités ou dans les médias, presse écrite ou audiovisuelle, est truffé de fautes avec une langue bancale. Ledit rapport note que de nos jours, les gens communiquent beaucoup à travers les réseaux sociaux avec divers dialectes et langues, contribuant une baisse du niveau. En France, le même problème s’est posé cette semaine sur la qualité de la langue de Molière dans les écoles et les universités aujourd’hui. Berraoui souligne qu’on est en présence d’un colonialisme culturel. C’est un véritable casse-tête que de préserver la langue arabe.

« Ach Waqe3 » est une émission incontournable. Elle est diffusée sur les ondes de MFM Radio du lundi au vendredi à partir de 12h30 et rediffusée les mêmes jours à 19h30.

 
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