African Digital Summit : les moments forts de la première journée
Carton plein pour la quatrième édition de l’African Digital Summit (ADS) qui a démarré, aujourd’hui 22 février 2018 à Casablanca.
Organisé par le Groupement des annonceurs du Maroc (GAM) en deux jour, cette grand-messe continentale a drainé plus de 1 700 participants et une quarantaine de speakers experts du digital originaires d’une trentaine de pays dont 18 pays africains. Un record, selon le président du GAM, Mounir El Jazouli, comparé aux 500 participants mobilisés lors de la première édition. « Notre fierté est le nombre de pays africains qui ne cesse d’évoluer année après année. Cela veut dire que nous sommes sur la bonne voie pour atteindre notre objectif à terme qui est d’avoir la représentativité de tous les pays africains dans cet événement pour que ça devienne davantage la rencontre de référence des acteurs du digital, du marketing et de la communication en Afrique et dans la région », note Mounir El Jazouli. Il faut dire que l’African Digital Summit entend consolider son positionnement africain tout en faisant un état des lieux des fortes tendances digitales. Pour 2018, les sujets de prédilection sont la recherche vocale, la neutralité du net, le futur des études marketing, les télés à l’ère du digital, … D’ailleurs, la thématique principale pour cette édition est la connexion des marques et marketeurs au digital. « La technologie a transformé le marketing et la publicité. Cette tendance va s’accélérer et s’accentuer à l’avenir et va rendre le rapprochement entre les marques et la technologie plus qu’indispensable », tient-il à préciser lors de son discours de bienvenue aux participants.
Recherche vocale
L’un des sujets les plus débattus au sein des départements marketing ces dernières années était ainsi au menu de l’ADS 2018. En effet, la recherche vocale et les usages de la voix en tant qu’interface homme-machine représenteraient non seulement l’avenir du SEO (Search Engine Optimzation), mais constitueraient également l’une des disruptions les plus importantes depuis la naissance du web au début des années 1990. Ainsi, tout le monde semble s’accorder sur le fait que 2018 devrait être l’année de la voix. « Il s’agit d’un canal qui est en train de grandir aux États-Unis, en Europe et en Asie, dominé par les 4 grands acteurs Alexa (Amazon), Siri (Apple), Google Home (Google) et Cortana (Microsoft). Au Maroc, des études sont en train de se faire pour déterminer le taux de pénétration des outils de recherche vocale », souligne Amine Bentahar, Chief Operating and Digital Officer de Advantix Digital.
Autre temps fort de la matinée : la neutralité du net, un sujet crucial pour le futur d’internet. Il y a deux mois, les États-Unis via son agence fédérale des communications, la Federal Communications Commission (FCC), ont tourné le dos au principe de neutralité du net. Pourtant, jusque-là, ce principe fondateur d’Internet garantit la libre circulation des contenus sur le Web. Selon Yousif Al Fara, directeur marketing d’Al-Jazeera MENA, cette décision aura pour conséquence l’augmentation du coût de la publicité.
Télévision et digital
La télévision figurait en bonne place sur le programme de cette quatrième édition. Tout un panel lui a été consacré avec comme principale question : « la grande dame audiovisuelle se fait-elle entendre et voir digitalement ? ». Un exercice auquel s’est prêté 2M et Al Aoula. « Le digital n’effacera par la télévision linéaire (conventionnelle) car les deux se complètent », estime Bissane Khairat, directrice Marketing de la SNRT. Mieux, soutient Salim Cheikh, directeur général de 2M, « le digital a permis à 2M de gagner des téléspectateurs ». Le DG de la deuxième chaine marocaine, a également mis en avant la création de MyLAB, outil qui a permis de renforcer la stratégie digitale de la chaîne en créant des contenus digitaux et en étant un brand content partner. Salim Cheikh a rappelé que 2M dispose de 15 programmes digitaux qui ne sont pas diffusés à la télévision.
L’autre intervention marquante de l’ADS a été celle de Mamadou Doumbia, serial entrepreneur venant de Côte d’Ivoire, sur le thème « Tech : joint-venture for big companies and startups ». Il a mis en relief les liens entre les grandes entreprises et les petites structures à l’ère du digital. Se référant à son propre parcours, le fondateur de la startup EEDEE et Mentor des programmes dédiés à la jeunesse africaine de la Fondation Tony Elumelu, il a invité les entrepreneurs de la diaspora à tendre la main à leurs homologues africains. « L’idée aujourd’hui est d’amener les grands groupes à regarder du côté des petites entreprises, notamment les startups. En dépit de la rude concurrence qu’il y a sur les marchés, les grandes entreprises peuvent s’associer avec les petites entreprises pour trouver des solutions ensemble au profit des consommateurs, à travers des partenariats. Il faut vraiment aller au-delà des incubateurs et des accélérateurs et associer les synergies en vue de mettre en place une nouvelle entreprise dans laquelle la grande entreprise pourrait apporter les moyens nécessaires et la startup apporterait son agilité », a-t-il expliqué. Pour lui, ce rapprochement va, entre autres, permettre de développer des technologies pour lever les verrous qui freinent le développement d’une activité. Il a notamment salué les actions de la Factory (ScreenDy) en faveur des startups marocaines. « Nous réfléchissons aussi à quelque de similaire au niveau continental. Il s’agit de mettre en place une factory pour l’Afrique dont l’objectif sera de permettre aux entreprises de la diaspora d’entrer en contact avec les entrepreneurs locaux qui maîtrisent mieux le terrain », a-t-il conclu.