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Amine Echiguer : «Je suis très heureux d’avoir décroché ce titre mondial» [Interview]

Amine Echiguer a été sacré Champion du monde dans la catégorie moto «Rallye 3», à l’issue du rallye d’Andalousie qui s’est disputé en Espagne en octobre dernier. L’occasion pour le pilote marocain de livrer son ressenti sur ses belles performances et de lever un coin du voile sur ses ambitions sportives à venir.

Challenge : Après une éclatante victoire lors du dernier Rallye du Maroc, vous avez enchaîné avec une belle troisième place à l’issue du rallye d’Andalousie. Deux belles prestations qui vous permettent de remporter, dans le cadre de la Coupe du Monde des rallyes-raid, le titre de Champion du monde dans la catégorie Moto «Rallye 3». Que vous inspire ce titre ?

Amine Echiguer : J’aimerais préciser que j’ai remporté le rallye du Maroc l’année dernière en amateur dans la catégorie «enduro Cup» avec plus d’une heure d’avance. Cette année, j’ai enlevé cette même épreuve en «Rallye 3», une catégorie faisant partie de la Coupe du Monde des rallyes-raid et qui intègre les motos tout-terrain d’origine. Je concourrais avec des pilotes professionnels venus jouer le titre. Je suis parvenu à remporter cette épreuve avec tout de même une vingtaine de minutes d’avance. Je suis bien entendu très heureux d’avoir décroché ce titre mondial qui constitue l’un des tout premiers en sport mécanique pour un pilote marocain. C’est pour moi une énorme fierté, mais aussi une grande responsabilité dans la mesure où ce titre permettra de véhiculer au Maroc une image plus positive des sports mécaniques en général, et de la moto en particulier.

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Challenge : Comment vous êtes-vous préparé physiquement et mentalement à ces deux épreuves ? Mécaniquement, comment s’est comporté votre KTM ?

A.E : Cette année, j’ai pris la décision de renforcer mes entraînements afin d’élever mon niveau. J’ai sollicité les services d’un préparateur physique avec lequel nous avons établi de nombreuses séances en salle de sport pour le renforcement musculaire. Nous avions, à raison de trois fois par semaine, trois heures de vélo à effectuer, sans compter mes entraînements réguliers avec ma moto. Un programme qui a été un peu compromis, car je suis tombé gravement malade en raison d’une anémie et d’un covid qui m’ont vraiment mis à plat. C’est avec une évidente baisse de moral que j’ai abordé le mois d’octobre, car je n’étais pas du tout dans la forme physique que j’espérais avoir pour prendre part au Rallye du Maroc. Mais fort heureusement, j’ai pu compter sur mon expérience acquise l’an dernier.

J’ai participé à cette épreuve avec la même moto que l’année dernière, car je n’ai pas pu recevoir à temps les budgets me permettant de changer de monture. Mécaniquement, elle s’est parfaitement bien comportée, ce qui dénote sa robustesse et sa polyvalence d’utilisation. Il faut également ajouter la qualité des lubrifiants que j’ai utilisés et qui comptent pour beaucoup dans la fiabilité de ma machine. Il faut dire aussi, que nous avons un pays extraordinaire d’un point de vue géographique avec une diversité incroyable de surfaces sur lesquelles nous pouvons évoluer. C’est d’ailleurs pour cela que de nombreux événements en sport mécanique, et plus particulièrement en rallye-raid, se déroulent en terre marocaine.

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Challenge : Vous avez toujours souhaité prendre part à cette épreuve mythique qu’est le Dakar. Pensez-vous être de la partie en janvier prochain ?

A.E : Je suis toujours en train d’essayer de participer à ce rallye légendaire. Pour l’année prochaine, cela risque d’être compliqué, car participer à un tel événement suppose d’avoir des budgets importants. L’inscription à elle seule coûte 16.000 euros. Il faut y ajouter les frais relatifs à l’assistance mécanique en course qui avoisine allègrement les 30 000 euros. Et je ne parle pas des frais en matière de transport, d’hébergement…

Challenge : Mais vous n’excluez pas de prendre part à moyen terme à ce rallye-raid légendaire ?

A.E : Absolument ! Nous travaillons à pouvoir participer à l’édition 2024, voire les éditions suivantes. Il faut clairement une bonne année de préparation pour tout mettre en place, ce qui n’est pas plus mal. Ce rallye pour moi constitue le saint Graal des rallyes-raid en moto. Faire un top 30, voire un top 20 serait une belle consécration, car il n’y a pas encore de pilotes marocains ayant pu faire un tel résultat dans cette épreuve. Y faire un bon classement constituerait pour moi une visibilité incroyable pour mon pays, mais aussi pour mes sponsors. J’en serai extrêmement fier.

 
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