Au-delà du Covid, la santé publique [Par Jamal Berraoui]
Le Ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, a accepté de jouer le jeu de «décryptage». Ce programme où plusieurs intervenants, non formatés, posent des questions, en direct, et il s’en est très bien sorti, preuve que la transparence est un atout, pas une faiblesse.
Sur le Covid, le Ministre de la Santé a rappelé que le crédo du Maroc, c’est «la santé d’abord», il a assumé les atteintes collatérales sur le plan économique, tout en mettant en exergue, les efforts fournis pour sauver certains métiers.
Mais, le Ministre a été éloquent sur les problèmes de la Santé publique. Il a joué le jeu en refusant de faire de la pandémie l’Alpha et l’Oméga des questions publiques :
Il dit que nous avons besoin de 20000 médecins, que nous en formons 1300 par an, et que nous en gardons 800 sur le territoire national. C’est factuel, cela veut dire que nous avons besoin d’importer des médecins et surtout de fortifier les relations entre le privé et la santé publique et il propose des pistes, discutables, mais qui ont le mérite d’exister.
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Il dit aussi qu’il y a un problème sur la gestion des médicaments. Selon lui, la politique sur les prix du médicament, la gestion des stocks, doivent être revues. Ok Chef ! On fait comment ? Il reconnaît les déserts sanitaires, propose des indemnités pour les médecins qui acceptent d’y opérer et surtout la possibilité de gérer les compétences régionales et donc de demander à un chirurgien de Marrakech, d’opérer à Imintanout une fois par semaine. C’est une révolution, parce que c’est la santé publique qui va au citoyen.
Bien évidemment, toutes ces propositions sont discutables. Mais, cela démontre qu’il n’est pas otage du Covid. Or, le débat public sanitaire est monopolisé par ce satané virus. Cette émission a été très utile. Elle le sera plus si elle débouche sur un vrai débat sur la politique de santé publique.