Le dernier des dinosaures du Monde dit arabe est tombé. Bachir a pris le pouvoir en 1989 à l’issue d’un coup d’Etat soutenu politiquement par feu Hassan Tourabi, chef islamiste qui s’est impliqué, compromis dans tous les coups d’Etat, avant que ses complices militaires ne se retournent contre lui et le répriment.

Bachir a un bilan catastrophique. Au lieu de négocier une autonomie pour le Soudan du Sud, c’est la partition qui a eu lieu, instaurant une grande instabilité et mettant le nouvel état dans les bras d’Israël.

Il est condamné à se présenter devant la cour pénale internationale pour ses crimes au Darfour. Meurtres, viols, incendies des récoltes, etc. Au moment de son départ, le Soudan est en prise à des guérillas dans plusieurs régions.

« Le Soudan a toujours vécu sous un régime militaire et le peuple n’en veut plus »

Les manifestations ont commencé à cause de la réduction de la subvention aux produits de première nécessité. Le prix du pain a doublé dans un pays où la majorité de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Mais, ensuite, le mouvement social a pris une coloration politique et la revendication de la chute du régime.

Durant la dernière décennie, 15% de la population soudanaise a émigré, c’est le plus fort taux de tous les pays du monde, y compris la Somalie.

Avec un tel bilan, il a quand même tenu trente ans, grâce au soutien de l’armée. Or, aujourd’hui, c’est toujours l’armée qui tient le manche.

L’opposition propose une transition de quatre ans, avec un gouvernement civil de compétences, préparant un régime démocratique civil. Le Conseil militaire réduit la durée à deux ans, mais ne promet rien sur le caractère civil ou pluraliste du processus.

Le Soudan a toujours vécu sous un régime militaire et le peuple n’en veut plus. Les prochains jours nous renseigneront sur la volonté de l’armée, perpétuer le système ou changer d’optique ? C’est une question que le rapport de force déterminera.