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BAM : Jouahri joue la continuité

A l’issue de la réunion de son Conseil, Bank Al Maghrib (BAM) a décidé de réduire le taux de la réserve obligatoire des banques à 2%. Dans le cadre de la mobilisation des lignes de crédits aux TPME, la Banque Centrale a fait une première allocation de 8 milliards de DH

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e Conseil de Bank Al-Maghrib(BAM) a livré ses conclusions à l’issue de sa réunion trimestrielle tenue mardi 25 mars à Rabat. Parmi les principales conclusions, Bank Al-Maghrib a décidé de réduire le taux de la réserve obligatoire de 4% à 2% et de maintenir inchangé le taux directeur qui reste donc à 3%. « En ce qui concerne l’évolution des composantes essentielles des réserves de changes, que cela soit les MRE, le tourisme, le phosphate ou les IDE, ce sont des éléments qui montrent de la fragilité. Compte tenu de tout cela, le conseil a décidé de maintenir inchangé le taux directeur de la Banque Centrale à 3%. Pour soulager la trésorerie des banques, et vu les interventions de la Banque Centrale sur le marché monétaire, nous avons décidé de baisser la réserve monétaire à 2%. Ce qui dégage pour le système bancaire une trésorerie de liquidité supplémentaire de l’ordre de 8 milliards de DH », a souligné Abdellatif Jouahri, le Wali de Bank Al Maghrib. Le conseil est également revenu sur les mesures non conventionnelles de la Banque Centrale en faveur de la TPME, notamment les lignes de crédit dédiées à la TPME industrielle et exportation. « Nous avons fait une première allocation de 8 milliards de DH destinée à cette catégorie d’entreprises. Nous mettons également en place un fonds de soutien à la TPME et aux entreprises de taille intermédiaire. Nous y travaillons et nous allons devoir le finaliser fin mars. C’est un fonds qui s’adresse aux entreprises qui sont saines et qui connaissent des difficultés conjoncturelles », a détaillé le Wali de la Banque Centrale. Concernant les prévisions, la croissance devrait se situer entre 2,5% et 3,5% en 2014. Elle serait impactée par la baisse prévue du PIB agricole, partiellement compensé, selon BAM, par le redressement des branches non agricoles dont la progression est prévue autour de 4%. Il faut toutefois prendre en considération les importantes incertitudes sur les activités non marchandes, la construction et l’industrie extractive. 

Un déficit budgétaire de 4,9% du PIB en 2014

Abdellatif Jouahri, Wali de Bank Al Maghrib.

La Banque Centrale prévoit un déficit budgétaire de 4,9% du PIB en 2014, grâce notamment à la réduction des dépenses liées aux subventions aux produits de première nécessité.«L’engagement a été pris pour que le déficit des finances publiques soit limité à 4,9%, et ces éléments se confirment. Avec les mesures mises en place, le coût de la caisse de compensation devrait se limiter aux 32 milliards de dirhams définis par la Loi de finances 2014 », a expliqué Abdellatif Jouahri. Il faut rappeler qu’en 2012, le déficit public du Maroc avait évolué à plus de 7% du PIB, dû à l’explosion du coût des subventions sur les produits de base comme le carburant, la farine et le sucre. Selon BAM, les données à fin février 2014 montrent un creusement du déficit commercial de 4,7% par rapport à la même période de 2013, en liaison avec une progression de 3,8% des importations et une hausse de 2,8% des exportations, alors que les recettes des MRE et celles des voyages ont accusé des baisses.Sur la base des évolutions prévues de l’ensemble de ces variables et des recettes en dons, le Conseil de Bank Al Maghrib table sur un déficit du compte courant qui devrait se situer autour de 7,5% du PIB à fin 2014, contre 7,8% à fin 2013. Concernant les IDE, BAM note que le flux net s’est inscrit en contraction de 6,7 milliards de DH, une situation imputable en partie à un effet de base lié à leur volume exceptionnel du début de l’année 2013. «Dans ces conditions, l’encours des réserves internationales s’est établi à 151,3 milliards de DH à fin février 2014, soit l’équivalent de 4 mois et 10 jours d’importations de biens et de services et devrait se maintenir à ce niveau d’ici la fin de l’année», a souligné le Conseil de Bank Al Maghrib. Pour ce qui concerne la sphère monétaire, les données du mois de février montrent la poursuite du ralentissement du rythme d’accroissement des agrégats de la monnaie et le maintien de l’écart monétaire à un niveau négatif, indiquant une absence de pressions inflationnistes d’origine monétaire à moyen terme, fait remarquer BAM dans ses analyses. Il faut noter qu’à fin février, la croissance de M3 s’est établie à 2,7% après 4,3% au quatrième trimestre 2013. Celle du crédit bancaire est restée à son niveau moyen observé en 2013, soit 3%. Pour 2014, la Banque Centrale table sur une croissance du crédit qui devrait se situer autour de 4%.

 
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